mercredi 3 octobre 2012

Ellora et Aurangabad


Les 34 grottes d’Ellora ont été creusées pendant des siècles par des moines bouddhistes, hindous et jaïns   Le site s’étend sur plus de 2 km et chaque grotte renferme sa part de l’histoire religieuse de l’Inde.  
 La grotte la plus impressionnante est sans doute le temple de Kailasa, censée représenter la demeure de Shiva. 

Ce sanctuaire fut creusé au marteau et au burin directement dans la falaise, 200 000 tonnes de roche auraient été évacuées ! 

On pouvait encore à quelques endroits des restes de peinture rouge qui ornait les façades et sculptures, on ne peut imaginer qu’aisément la ferveur religieuse qui devait se tramait ici.

Ici dans ce magnifique Chaitya (sanctuaire) on aperçoit Bouddha dans la position de l’enseignement


 là, Shiva danse avec sa femme Parvati 











et plus particulier, Bouddha est ici sous perfusion…












Se promener dans ce cadre magnifique nous a fait un bien fou et a été parfois propice à la méditation…





Comme à Ajanta, une cascade coulait dans un léger bruissement relaxant. On nous a dissuadé cette fois de nous y baigner en nous hurlant « It’s not allowed, it’s dangerous » alors qu’un groupe d’ukrainiens attendait manifestement notre départ pour s’y baigner sous la surveillance complice des gardes et d’un guide improvisé… N’oubliez jamais, tout est possible en Inde, il suffit d’être bien accompagné. L’eau n’était pas si belle c’était sans regret.




Au retour, nous avons négocié avec un chauffeur de jeep pour nous ramener à Aurangabad, il nous proposait un tarif moins cher que celui du bus public mais nous étions déjà 7 et il n’arrêtait pas de faire monter des gens à l’intérieur. Les poupées russes version indienne. On a alors du négocier combien de passagers il devait prendre, on est tombé d’accord sur 10 + le chauffeur. Au moment de partir il a essayé de rajouter une personne à l’avant à côté de Mélodie et moi, on a refusé, la dernière personne s’est donc assise quasiment sur le chauffeur ! Ces indiens sont vraiment incroyables !
Nous avons regagné Aurangabad avec de la musique de Bollywood à fond, je vous invite d’ailleurs à écouter celle-ci, c’est la seule dont j’ai pu me rappeler le titre car pour une fois il n’était pas si difficile : Oohh La La Oohh La La  http://www.youtube.com/watch?v=5XjpV9n25Yk.

 A 5 min de l’arrivée, une petite surprise nous attendait à un rond point : la police ! Manifestement nous étions trop nombreux dans la voiture, l’ami du chauffeur tentait de convaincre le policier que nous étions tous confortablement assis, ce qui était vrai, mais comme il continuait à remplir la contravention, il s’approché de nous et nous a demandé « Are you okkkkkkkkkkkk ? » On a répondu tous en cœur « yeaaaaaaaaaaaah » on se serait cru dans une fête foraine. Visiblement, l’ami du chauffeur déployait tous ses charmes pour payer le moins possible, on ne comprenait rien mais il devait y parvenir car il affichait un sourire triomphant, verdict : 100 roupies ! (moins d’1,5 euros)

Après diner, nous sommes tombés sur un des rickshaws qui nous avait arnaqués la 1ère nuit, nous connaissions les prix et les distances à parcourir cette fois, nous avons donc obtenu un bon prix pour le rickshaw (80 roupies) et pour nous « venger » nous sommes montés à 6 dedans (contre 3 normalement). Nous étions 4 à l’arrière et 2 à l’avant + le chauffeur qui chantait à tue-tête et qui continuait à essayer de négocier le prix malgré notre accord. On a argumenté une bonne partie du chemin, nous étions tous pliés en deux (au sens propre et figuré), ce moment était magique, un de ceux qui vous font aimer l’Inde.

Le lendemain, nous avons visité la forteresse de Daulatabad (« ville de la fortune ») perchée sur une colline surplombant à 200 m d’altitude la vallée d’Aurangabad. Cette ville aurait du devenir la capitale de l’Inde à la place de Delhi mais la pénurie d’eau réduisit à néant le rêve du roi Yadava, Tughlaq. On a eu l'occasion de se faire poser un petit bindi.


 La montée jusqu’au sommet fut rude sous la chaleur de plomb, d’autant plus qu’il nous fallait traverser un petit passage non éclairé empestant les excréments de chauve souris dont on entendait les cris stridents au-dessus de nos têtes. Je pense que ma grand-mère aurait adoré ! Nos efforts furent récompensés par le panorama splendide qui s’offrait à nous. On est resté là un moment à contempler les 5 km de remparts courants le long de la plaine vallonnée et admirant des singes qui s’épouillaient. Je crois plus que jamais en la théorie de l’évolution, regardez-les, ils ont l’air si humains ! Néanmoins je ne suis pas encore prête pour adopteunsinge.com, ils me font bien trop peur !


J’ai profité de cette petite excursion pour faire réparer mes chaussures pour la modique somme de 50 cts d’euros.







On s’est ensuite mis en route pour le mini-Taj ou Taj des pauvres. Il fut construit par le fils d’Aurangzeb, lui-même fils de Shan Jahan, le commanditaire du Taj Mahal. La ressemblance est troublante… de loin seulement, car les matériaux utilisés sont nettement moins nobles que ceux utilisés pour le Taj d’Agra. Cela a néanmoins permis à ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion d’aller à Agra d’avoir leur photo kitsch devant un (mini) Taj Mahal.











Le soir, nous avons vécu une expérience culinaire extraordinaire, nous sommes allés au Bhoj restaurant à Aurangabad, recommandé par le routard. Une petite musique s’échappait de la cuisine, telles des petites souris, nous nous y sommes faufilés pour admirer le spectacle : serveurs et cuisiniers célébraient l’ouverture du service dans une ambiance festive à laquelle nous avons pris part. Ce moment était magique car il était inattendu et comme toujours la bonne humeur des indiens était contagieuse ! Ce restaurant servait uniquement des « Thali ». Il s’agit d’un assortiment de plats servis dans des petits récipients ronds en fer disposés sur un grand plateau en fer. Avec une dextérité et une rapidité déconcertantes les serveurs remplissaient à volonté chacun de nos petits pots avec curries, chutneys, dals et autres mets aux milles couleurs. Le riz et les chapati (galettes plus fines que les nans), nous permettaient de calmer le piquant de ces plats délicieusement épicés. Gustativement et visuellement parlant c’était vraiment splendide et le prix tellement dérisoire…2,3€/personne.


Notre petit séjour touchait à sa fin sur cette bonne note. 

1 commentaire:

  1. Bravo! j'ai lu le blog pour une demi-heure. tres bien. de voir l'Inde à partir de votre point de vue. particulièrement, pour voir NMIMS de votre point de vue. continuer à écrire!

    Srinivasan

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