Jeudi 11 octobre 2012
Le deuxième jour nous sommes allés visiter le ghât du vieux
Nasik où chaque jour des centaines de pèlerins hindous viennent laver leur
karma… et leur linge !
Les rives bondées de la rivière Godavari renfermaient d’innombrables beautés et
partout la ferveur religieuse s’exprimait.
Nous avons fait
partie de cette communauté l’espace de quelques heures où tout ce qui s’offrait
à nous était somptueux et mystique. Du don à la vache sacrée, aux stands
vendant des fleurs pour les ablutions, d’une famille en deuil portant des saris
blancs répandant du lait autour d’un arbre, au « gourou » vêtu d’un
seul fil dans la rivière, des enfants se jetant à l’eau pour que nous les
photographions bientôt rejoints par Hugo, aux prières des écoliers autour du
lingam, des prêtes en dhoti aux vieilles femmes en saris, tous exprimaient leur
religion qui se transformait en philosophie de vie sous nos yeux.
Nous avons déambulé béats au milieu de ce spectacle avec des
sourires simples et sincères. La dilution de cendres de défunts dans la rivière
fut un moment fort, ainsi que celui où nous avons fait « connaissance »
d’une superbe famille aux yeux verts perçants dont jamais je n’oublierais les
visages.
En continuant notre chemin, nous sommes tombés sur des
vendeurs de racines, sur des lavandières s’activant pour nettoyer, essorer et
faire sécher leur saris au soleil qui cognait sur les berges et sur un vendeur
de bracelets en verre : enfin ! Nous en cherchions depuis si
longtemps, nous les avons essayé et adopté sur le champ. Les bracelets étant
soudés en un seul point le vieux vendeur les faisaient tournoyer autour de son
pouce pour vérifier leur état. Notre promenade a continué au sein d’un marché
de fruits et légumes, puis nous avons flâné au milieu de petites échoppes avant
de visiter les temples de Nasik.
Je fus affublée d’un joli bindi au milieu du front dans le
premier temple, le 2ème renfermait 3 statues en pierre noire de
Rama, Sita et Lakshmana et le 3ème nous a beaucoup surpris. A l’entrée
se tenait une barrière digne de Disneyland, nous avons ensuite pénétré dans le
temple grâce à un minuscule couloir qui menait à la statue de Sita, un second
encore plus étroit nous emmena sur les genoux près d’un superbe lingam fleuri
et le 3ème nous conduisit vers la sortie non sans mal, j’avais un
mal fou à passer avec mon sac à dos. Ce temple aurait pu servir à une version
indienne d’Alice au Pays des Merveilles (de Marseille ?) sans problème.
Notre journée s’achevait déjà là mais nous en garderions des milliers
d’images en tête.
Notre retour en seconde classe s’est déroulé parfaitement, j’ai
regardé défiler le paysage montagneux parfois parsemé d’éoliennes jusqu’à ce
que la nuit ne tombe en respirant le bon air frais. Cependant à chaque arrêt en gare l'odeur putride des latrines me rappelait à la réalité de l'Inde : un pays de contrastes.
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