jeudi 29 novembre 2012

Jour 3 & 4 : Coonoor, La ville aux milles couleurs

Nous avons quitté Ooty tôt dans la matinée pour nous rendre à Coonoor, une autre station climatique du Tamil Nadu ignorée par les voyageurs pressés. Nous avions prévu ce voyage dans les montagnes autour d’une envie majeure,  celle de prendre le petit train à vapeur qui serpente le long des versants des monts Nilgiri. Ce jour tant attendu était enfin arrivé.



Bien installés dans notre wagon vitré nous permettant d’admirer le paysage aisément, nous avons attendu les coups de sifflet de la locomotive indiquant le départ imminent du train. Doucement, le train s’est alors mis à glisser sur les rails dans un tintement caractéristique des vieux wagons.  Il a filé pendant 19 km sur les routes sinueuses séparant les deux villes en traversant d'épais bois, collines et villages colorés. A chaque arrêt en gare, des vendeurs de Chai et de biscuits divers et variés proposaient leurs collations par la fenêtre tandis que les voyageurs allaient et venaient sur le quai. Au moment de repartir, les chefs de gare et du train brandissaient un drapeau rouge vite remplacé par un drapeau vert indiquant la remise en route du train, les sifflements de la locomotive fusaient alors pour accompagner ce nouveau départ. Contre toutes attentes le train ne sifflait pas trois fois… Nous avons voyagé une grande partie du trajet la tête à la fenêtre, cheveux au vent, humant ce bon air tout contemplant la trajectoire du train qui se dessinait à travers la forêt jusqu’au terminus : Coonoor.


A notre arrivée sous une température nettement plus élevée qu’à Ooty, nous avons fait une longue ascension pour rejoindre notre hôtel perché sur les hauteurs de la ville. Malgré la lourdeur de nos sacs, nous en avons profité pour admirer cette ville ultra colorée et grouillant d’activité.
Nos chambres étaient assez rudimentaires et n’avaient pas de douche synonyme du retour du lavage au seau. Vous auriez du voir la tête de Bernhard lorsque nous lui avons annoncé, lui qui a pris une chambre au Taj Hôtel (le palace le plus luxueux de Bombay) en rentrant de Goa parce qu’il avait besoin de se relaxer après 4 jours de voyage harassant à se baigner et à faire du scooter. Néanmoins le balcon donnant sur des plantations de thé et la mention « A cause d’une menace de singes, les résidents sont priés de verrouiller leur porte avant de quitter leur chambre » valaient toutes les douches du monde.

A midi, nous avons profité du temps superbe pour manger dans le jardin de l’hôtel ce qui est assez rare en Inde car les indiens préfèrent manger à l’intérieur à l’abri du soleil et au frais de la climatisation. Et cette fois, Ludmilla et moi avons fait une erreur culinaire, nous avons pris respectivement un veg Korma et un Dum Aloo Bananari qui se sont avérés être des plats sweet à base d’une sauce blanche genre béchamel sucrée dans laquelle sont mélangés légumes et fruits, définitivement pas nos préférés…


Nous nous sommes ensuite baladés dans cette jolie ville aux maisons oranges, roses, bleues, violettes, blanches et vertes perchées sur les flans des collines.  Nous avons ensuite fait un tour au marché dans lequel flottait une subtile odeur de jasmin. En continuant notre chemin, nous avons remarqué que les indiens du sud avaient une peau beaucoup plus foncée que les indiens nous avions rencontré jusque là, d’ailleurs, ils ne portaient pas de bindi rouge foncé comme d’habitude mais un bindi blanc ou jaune tranchant avec leur superbe couleur de peau.



Nous avons également remarqué d’étranges dessins au sol devant le seuil des maisons et sur le parvis de l’église principale de la ville. Il s’agit de l’art du Kollam, un art traditionnel du Sud de l’Inde, exécuté exclusivement par les femmes dont la technique se transmet de mère en fille. Ces dessins représentent des figures géométriques mêlées à des fleurs qui sont tracés à l’aide de pigments et de poudre de riz. Le Kollam est généralement exécuté à l’aube et est placé devant les habitations en guise de bienvenue ou près des divinités en guise de prière. De par leur nature éphémère, les kollams sont vite balayés par les vents ou détruits par les pas des passants, il faut alors sans cesse les renouveler.


Nous sommes ensuite allés visiter le Sim’s Park, un joli jardin botanique calme où nous avons fait la rencontre d’un animal non identifié mais si mignon… Est-ce que quelqu’un peut me renseigner ??

Le soir ont commencé les festivités en prévision de Diwali ayant lieu le lendemain. Partout dans la ville éclataient des pétards et fusaient feux d’artifice que nous avons contemplé sans nous lasser, seul le froid, arriva à nous tirer de cette féerie…

Le lendemain, nous avons loué des taxis pour visiter les alentours de Coonoor et les points de vue remarquables dont le Dolphin’s Nose, le Lamb’s Rock et les Catherine Falls. Bien que très lumineux, le temps ici aussi était très variable, il était souvent impossible de voir les figures censées se dessiner sur les flans des montagnes, ceci donnant une allure surréaliste au paysage. 



J’ai déjà eu l’occasion de vous conter ma peur viscérale des singes mais comme toujours depuis le début de cette aventure en Inde, j’avais décidé de me dépasser et de braver cette peur. Mon idée était donc de prendre une photo à côté d’un singe qui se tenait sur un pilier. Pas très rassurée, j’ai d’abord demandé à Thibault de tester la chose pendant qu’Hugo le photographiait, voyant que tout se passait bien je me suis avancée pas à pas, un peu crispée. J’ai vérifié sur l’écran que le résultat était satisfaisant avant de demander une dernière photo, que voici, en essayant de faire une allusion d’optique comme si le singe était posé sur ma tête. Quelle erreur… Un indien est passé à côté de moi avec de la nourriture dans la main visiblement, le singe est alors descendu de son perchoir pour se aller dans sa direction. L’indien a alors lâché la nourriture ce qui a attiré un autre singe qui s’est précipité sur mon sac à dos que j’avais laissé à terre le temps de la photo.  Il l’a regardé, a cherché ce qu’il pouvait faire avec, a regardé mon visage paniqué puis a commencé à ouvrir la poche avant de mon sac en sortant un mouchoir. Là j’ai imaginé le pire, que le singe trouve mon porte monnaie et s’enfuit avec mon seul moyen de paiement, ma carte bleue. Prise de panique j’ai alors avancé le pied vers le singe pour le faire fuir, ce qui n’a pas marché. Il a fait un mouvement de dégagement avec le bras avant d’avancer vers moi en me faisant une sorte de Haka version singe en grognant et en me montrant les dents. Ce moment m’a paru duré des heures tellement j’étais effrayée. J’ai crié sur lui en essayant une nouvelle fois de m’approcher pour reprendre mon sac. Il me regardait si méchamment que les indiens à leur tour paniqués m’ont conseillé de ne plus bouger et m’ont demandé de ne pas crier. Thibault a alors fait diversion le temps que je ne m’échappe et que Bernhard puisse récupérer mon sac. Je suis restée sous le choc jusqu’à ce que je ne regagne la voiture, une belle Ambassador blanche de laquelle je me suis hâtée de fermer les fenêtres. Moralité de l’histoire rien que l’évocation du mot singe m’hérisser désormais les poils et l’opération affrontement de ses peurs dans le but de les faire disparaître (cf. Méthode Ludmilla) a été un cuisant échec !
Non contente de cette infructueuse expérience, j’ai tout de suite accepté lorsque le chauffeur a proposé que quelqu’un aille sur le toit de la voiture pour admirer le paysage. Bien tenue au porte bagage, j’ai alors regardé la route défiler devant nous en profitant de cette vue à 360°. Je riais aux éclats de cette situation et à chaque fois que nous croisions une voiture, les indiens me saluaient en rigolant. Cette expérience fut des émules et bientôt l’autre voiture s’arrêta pour faire monter deux passagers sur le toit. Ils entamèrent alors une bataille de pistolets à eau à travers ces routes montagneuses, un grand moment !



En venant à Coonoor, nous n'avions rien de particulier en tête mais nous avons adoré nos deux jours ici, cette ville fut une réelle bonne surprise.



2 commentaires:

  1. cet écureuil géant est un Ratufa Indica.
    Il est très rare à voir et impressionnant. Il a des poils de pourpre à rose foncé.
    C'est un animal très agile, assez bon nageur, excellent grimpeur et rongeur.

    http://static.wamiz.fr/images/forum/large/volodimir_4c5308f017782.jpg

    Super Papounet

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  2. Bravo Verane d'avoir pu photographier ce très rare écureuil géant environ 40cm+50cm de queue

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