dimanche 23 décembre 2012

Le paradis existe aux Andamans

Après ma dernière soirée avec les français, Bernhard et quelques amis indiens, j’ai pris mon dernier rickshaw immatriculé MH02 (MH pour Mumbai Maharastra et 02 pour Andheri) en direction de l’aéroport accompagnée d’Hugo et Mélodie. L’Inde et ses règles omniprésentes dans ce foutoir organisé nous obligea à nous dire au revoir devant les portes du terminal 1B car m’accompagner à l’intérieur « It’s not allowed ». Au son de cette phrase devenue bien trop familière j’ai éclaté de rire au nez de la garde avant de verser quelques larmes en quittant mes acolytes. J’étais également un peu triste de quitter Bombay, mon bourreau, pour lequel j’avais déclenché un petit syndrome de Stockholm…

A 4h30 du matin, le terminal domestique grouillait déjà et j’avais l’impression d’être la seule à ne pas avoir dormi de la nuit. J’attendais, somnolant, l’embarquement de mon avion direction Chennai où j’allais prendre un autre vol pour Port Blair. Je dois avouer que je n’ai pas vu grand-chose du voyage mais de toute façon le ciel était nuageux et grâce à ces petites siestes j’ai trouvé la force de supporter la paperasse administrative qui m’attendait à Port Blair. En effet, les îles Andamans (situées à environ 1000 km de l’Inde) sont des « restricted aera » ce qui signifie qu’il faut un permis pour y séjourner car l’île renferme des populations tribales protégées. Il est par exemple interdit d’approcher les Jarawa qui vivent dans une réserve autour de laquelle est installée un vrai no man’s land ardemment surveillé pour éviter tout contact entre les populations tribales et locales. Ne parlons même pas des touristes.

Mon permis en poche, j’ai pris la direction de la Phoenix Jetty pour prendre le 1er ferry pour Havelock. Oui papa, je sais, je suis incorrigible, je n’ai pas pu m’empêcher de m’y précipiter malgré la fatigue accumulée et mes énormes sacs contenant toute ma maison. Le guichet était fermé car nous étions dimanche MAIS en Inde tout est possible DONC il y en avait un autre ouvert derrière le bâtiment principal. J’étais transpirante, piquée par les moustiques et énervée par la queue indisciplinée mais j’allais pouvoir embarquer sur le ferry pour 2h30 de trajet.  J’ai passé la moitié du voyage sur le pont à regarder la mer défiler devant mes yeux et à humer les embruns. J’avais définitivement quitté Bombay. L'air était plus pur, plus respirable.


Une fois arrivée à Havelock, je dus présenter mon permis de séjour au poste de contrôle avant de me faire harceler par des conducteurs de rickshaws qui me proposaient de m’amener à mon hôtel pour 10 roupies, la bonne affaire ! Il fallut cependant s'armer de patience pour que le rickshaw accepte de m'amener à l'hôtel que je lui avais indiqué et comme par hasard arrivés sur place, cet hôtel était complet. Il me proposa un autre resort selon lui bien mieux que celui que j'avais choisi. L'endroit était paradisiaque, je ne luttai pas inutilement. Je pris une hutte sur la plage pour 10€ la nuit dans laquelle un lit deux places surélevé et surmonté d’une grande moustiquaire et une desserte étaient les seuls meubles. Il n’y avait pas de draps, pas de papier toilette et j’aperçu un lézard et un mille pattes avant l’extinction des feux. J’allais passer ma première nuit en mode Koh Lanta amélioré qui me rappelait en tous points mon voyage à Tanna au Vanuatu. J’espérais juste qu’aucun crabe des cocotiers ne vienne dévorer mon dentifrice et me réveiller dans la nuit cette fois. Épuisée par le voyage et me répétant « ce n’est pas la petite bête qui va manger la grosse », célèbre adage de ma grand-mère, je ne fis pas long feu. Cette nuit fut la meilleure que j’eus depuis 15 jours, la tranquillité dont j’avais tant besoin était au rendez-vous, les vacances commençaient. 

Au réveil, je découvris avec émerveillement la plage du village n°5, au bout du jardin de mon « hôtel ». Sable blanc et fin, eau transparente, ciel bleu, cocotiers et barques multicolores donnaient à cet endroit une allure de paradis. En marchant le long de la plage j’observais les indiens se baigner habillés et les chiens paresser à l’ombre des palmiers. L’expression « avoir une vie de chien » perdait tout son sens ici ! Grâce au henné encore présent sur leurs mains et les nombreux bracelets rouges portés par les femmes, je devinais aisément que la plupart des couples indiens étaient ici en lune de miel.


Je décidai de louer un scooter pour me rendre sur la côte ouest d’Havelock à la fameuse Radha Nagar beach, la plus belle de l’île d'après Lonely Planet. Je découvris avec stupeur que le casque était obligatoire aux Andamans et que je pouvais être contrôlée par la police pour montrer mon permis ! Cet endroit était vraiment très surveillé par rapport au reste de l’Inde ! Après un trajet de 15 km à travers la rase campagne puis la jungle, j’atteignis THE plage… Époustouflante ! Une des plus belles plages que je n’ai jamais vue. Le sable était d’une douceur et d’une finesse, l’eau était d’un turquoise, le ciel d’un bleu et la plage d’un vide et d’un calme !  Parfaitement le genre dont je rêvais, pas vous ?

En plus d’être claire, l’eau était idéalement chaude. Je passai une partie de la journée sur la plage à voguer entre ma serviette et la mer. . Mes seuls camarades de serviette étaient de petits crabes blancs et cette solitude me convenait parfaitement après avoir vécu au milieu de 22 millions d’indiens pendant 3 mois !
Avant le coucher du soleil je regagnai le village n°5 peu rassurée par la pénurie d’essence qui frappait l’île et qui ne me permettait pas d’acheter une nouvelle bouteille de pétrole… La station essence, qui consistait en une baraque en bois au bord de la route, affichait un petit écriteau « No petrol » et des jerricanes vides. Seulement deux cent litres de pétrole arrivaient sur l’île à chaque cargaison, chaque homme d’Havelock avait le droit d’acheter uniquement 2 litres et le ravitaillement n’avait lieu qu’une fois par semaine, le mercredi en l’occurrence. Nous étions lundi… et j’avais déjà consommé un litre à moi toute seule en traversant l’île. J’arrivai heureusement à bon port avant la tombée de la nuit. Bien qu’éloignés de 1000 km du sous-continent, les Andamans suivent le même fuseau horaire que l’Inde, il y fait donc nuit très tôt vers 17h et jour vers 5h du matin. En chemin, j’avais pris la ferme décision de commencer une formation de plongée dès le lendemain pour enfin pouvoir faire de vraies plongées car j’avais déjà 3 baptêmes à mon actif, un 4ème me semblait de trop. Il me fallait 4 jours pour avoir le 1er niveau dont un jour de théorie, un jour d’exercices et 2 jours de plongée, il me restait 4 jours et demi. J’avais envie depuis longtemps de le faire, l’occasion était trop belle, je m’offrai un vrai cadeau de noël avant l’heure : l’Open Water PADI serait bientôt à moi.

Après avoir trouvé un gros crapaud dans ma salle de bain, je fus moins incline à me doucher de nuit. Comme je dormais seule dans une hutte pleine de courant d’air, je jugeai que la douche pourrait attendre le lendemain matin. Peu rassurée, j’essayai de bloquer la porte de ma salle de bain avec un de mes sacs mais le jeu entre la porte et le mur devenait de plus en plus effrayant au fur et à mesure que la nuit s’épaississait. Je partis donc à la recherche des propriétaires pour leur demander secours. Heureusement  « Mam » régla le problème vite fait bien fait et fit déguerpir l’odieux animal. Malheureusement le mal était fait, j’allais passer une partie de ma nuit à guetter le moindre bruit suspect…

Après m’être dit que j’en avais fini avec les cours depuis la fin de mes partiels à Bombay, je pris de nouveau le chemin de l’école en longeant la plage. Dur. La salle de classe avait une superbe vue sur la mer et les cocotiers. Avec pareil décor, il était difficile de se concentrer sur les vidéos PADI démodées mais bientôt grâce à tout ce savoir que j’ingurgitais à grande vitesse, j’allais pouvoir être comme un poisson dans l’eau.
A midi, je m’offris une petite séance de bronzage et un merveilleux curry de crevettes accompagné de chapatis pour me donner du courage pour la suite de l’apprentissage. Après 4h de vidéo, la lecture du manuel, 4 exercices et 4 tests qui m’avaient pris la journée, je pus enfin passer le test final de théorie. Je m’en sortis avec 4 fautes sur 50, j’en avais raz le bol mais l’essayage du matériel avec lequel j’allais m’équiper demain me redonna vite le sourire. Je rentrai par la plage et m’assis quelques instants pour regarder les indiens qui vaquaient à leurs occupations. Des jeunes jouaient au football sur le sable et retenaient l’attention de l’équipe de nettoyage de l’hôtel qui s’était arrêtée de travailler pour l’occasion, une famille profitait de la marée basse pour monter dans un bateau de pêcheurs et se livrait à une séance photo souvenirs. Un couple dont la femme portait une combinaison de plongée intégrale et un paréo sur les hanches se trempait les pieds dans l’eau. Pour la description du bain de minuit vous repasserez ! La lune apparaissait de plus en plus nette et ne se laissait voir en un petit croissance étrangement tourné à l’horizontal.



Pour dîner, je me rendis au petit restaurant près de mon hôtel où je commanda un délicieux milk shake à la banane et commença à rédiger ces quelques lignes. Très vite, une coupure d’électricité me plongea dans une atmosphère magique. Le serveur vint m’apporter une bougie et se servit d’un porte-serviettes comme chandelier. La nuit était noire. En face, un feu brûlait probablement pour éloigner les moustiques et grâce à cette lumière j’apercevais une vache broutant l’herbe non loin de là, j’entendais le chant de petits grillons et insectes qui redoublait d’intensité au fur et à mesure que l’activité se ralentissait et au loin des chansons indiennes s’échappaient des maisons plongées dans l’obscurité. Malheureusement la coupure de courant ne dura pas assez longtemps pour que j’ai le privilège de diner aux chandelles mais la lumière me permis de voir l’image insolite du jour : un Sikh parfaitement enturbanné qui portait des Crocs prit place dans le restaurant. Une image typiquement indienne : mondialisation et religion faisaient bon ménage. Le 3ème soir, ce fut une araignée velue qui m’accueillit dans la salle de bain, ni une ni deux, je grimpa vite fait dans mon lit sur pilotis pour me mettre à l’abri du monstre sous ma moustiquaire géante.




Le matin, je fus réveillée par un coq et des poules qui picoraient une noix de coco devant ma hutte. Afin de me rapprocher du centre de plongée, j’avais décidé d’y prendre une hutte, je partis donc pour mon cours de plongée en « milieu protégé » avec toutes mes affaires sur le dos. Après avoir ingurgité une pancake à la banane et essayé mes équipements, j’étais fin prête pour cette journée d’entrainement. Tout d’abord avec Vivan, une malaysienne qui suivait également ce cours, nous avons appris à préparer et à ranger nos équipements, nous avons ensuite pris un bateau traditionnel en bois en direction de la plage n°3 pour y faire nos exercices. Simuler une panne d’air, la perte de mon détendeur ou une crampe furent une partie de plaisir. Ce fut en revanche moins le cas lorsqu’il fallut que j’enlève mon masque pour le remette en étant sous l’eau. Très forte en coordination des mouvements (…) je faillis m’étouffer car je n’arrivais pas à continuer de respirer dans le détendeur par la bouche en ayant le nez dans l’eau ! J’ai donc un peu bu la tasse par le nez avant de parvenir à chasser l’eau de mon masque. Nous passâmes une partie de la matinée à remorquer son binôme, à se familiariser avec les signes de plongée et à pratiquer tout un tas de règles de sécurité qui nous permettraient d’être plus ou moins indépendantes lors de nos prochaines plongées. Pour l’instant, nous allions faire une 1ère plongée d’exploration pour mettre tout ça en pratique. Elle dura plus d’une demi-heure à 8m, j’avais déjà plongé beaucoup plus profond auparavant mais cette fois-ci je devais maîtriser ma flottabilité pour ne pas couler ou pour ne pas remonter à la surface, contrôler ma quantité d’air restante ou ma profondeur comme une grande. Cette plongée nous donna un bel aperçu de la richesse des fonds marins des Andamans dont des poissons clown, seiches, poissons lions et autres magnifiques créatures. J’étais aux anges et ce n’était que le commencement.

Après la formation, je décidai d’aller me faire dorer la pilule à Elephanta beach. Pour m’y rendre, il me fallait louer un scooter puis marcher pendant une trentaine de minutes. Arrivée devant le sentier de terre qui menait à la plage à travers la jungle, j’éprouvai un petit doute en ma capacité à jouer les Robinsons surtout que j’étais déjà effrayée par deux chiens errants qui me barraient la route. Mais j’avais affronté un singe à Coonoor, il était donc hors de question que je me laisse démonter par si peu. Je pris mon courage à deux mains et attendis tranquillement que les chiens continuent leur route avant d’emprunter l’étroit chemin boueux. Très vite je croisai deux locaux à qui je demandai s’il était possible que je tombe sur des singes ou des serpents en chemin. Ils me répondirent par la négative. Un peu soulagée, je continuai à avancer tout en scrutant scrupuleusement les fougères. Je me saisis d’un bâton pour taper le sol afin d’éloigner les serpents, juste au cas où... J’arrivai en nage à la lisière de la jungle après avoir fait la funambule sur un rondin de bois pour traverser une étendue d’eau boueuse. Le cœur battant à 1000 à l’heure et affolée par le moindre craquement ou cri d’animaux, je déclarai forfait. Je n’étais pas Jane et surtout il manquait Tarzan pour que je réussisse l’expérience. Faire la jungle en solitaire, j’avais tout simplement visé trop haut cette fois. Je me consolai donc avec la plage N°7 où je peaufinai mon bronzage et observa crabes et Bernard L’Hermite en attendant le coucher du soleil. Ce fut une belle compensation.



A partir de 16h30, le soleil commença à décliner et donna au ciel des splendides variations de roses, bleus et jaunes. De nombreux indiens s’étaient pressés sur la plage pour assister à ce magnifique spectacle. Après Mumbai, les iles Andamans étaient sans doute le lieu qui caractérisait le mieux les écarts de richesse qui peuvent exister en Inde. D’un côté, il y avait ces couples de jeunes mariés ou ces familles fortunées habillées à l’occidentale qui venaient ici pour pratiquer tout un tas d’activités. Plongée, location de jeep, restaurants, chambres luxueuses avec vue sur la mer, rien n’était trop beau pour eux, ils avaient amassé suffisamment d’argent pour se payer des vacances de rêve et ils comptaient bien le montrer. Déjà sur place, ils arboraient fièrement les t-shirts de leur centre de plongée alors que la plupart ne savaient pas nager… De l’autre côté, il y avait ces réfugiés de la partition qui avaient fuit le Bengale lorsque les hindous y furent persécutés. Ils avaient trouvé de la terre à cultiver ici et en avaient fait leur gagne pain. Entre deux resorts, il était commun de voir des femmes en sari en train de préparer les légumes avant de les porter au marché. L’Inde changeait si vite, je me demandais pendant encore combien de temps ces femmes seraient là…



 Je me rendis au marché où je me promena entre les étals de fruits et légumes, je m’assis boire un chai dans une échoppe, je fis quelques courses dont du produit anti-moustique local et je commanda un veg frankie (sorte de crêpe fourrée aux légumes) au bord de la route… Bref, je savourais les petits plaisirs à l’indienne.


Le lendemain était un grand jour, j’avais deux plongées de prévu pour mettre en pratique ce que j’avais appris les jours précédents. Le 1er site de plongée était à 1h40 de la plage n°5 d’Havelock, nous primes donc une sorte de joli chalutier en bois pour nous y rendre. La sortie en bateau valait le déplacement en soit, nous voguions au milieu d’un archipel à couper le souffle et nous étions seuls dans ce paradis. Durant toute la traversée nous n’avons croisé qu’un seul bateau et aperçu au loin un ferry qui faisait la navette entre Port-Blair, la capitale, et Havelock. Les îles qui nous entouraient étaient désertes et seule la jungle y régnait avec une puissance absolue. Des endroits préservés existaient donc encore sur terre et j’allais pouvoir y goûter lors de ma 1ère plongée de la journée à white house rock.

Je fus d’abord impressionnée par la quantité de plancton présent dans l’eau car je n’en avais jamais vu en Méditerranée, je comprenais maintenant pourquoi nos mers étaient si vides, nos poissons n’ont tout simplement rien à manger ! Arrivée à 12 m, je cru être tombée dans un aquarium ! Tout autour de moi des milliers de petits poissons colorés vaquaient à leur occupation. Des poissons clown jouaient dans leur anémone, des poissons lions zébrés noirs et blancs se cachaient sous des rochers, des rascasses essayaient de se dissimuler sur le sable, des poissons perroquets (verts, bleus, violets et jaunes à la fois) se lançaient dans une course poursuite, des poissons jaunes, noirs et blancs nageaient majestueusement, des poissons « grogneurs » jaunes et marrons se déplaçaient en famille etc... C’était un défilé incessant de couleurs, de formes et de matières, j’en prenais plein les yeux, je n’avais jamais vu ça et pourtant je n’en étais pas à ma 1ère plongée en eau tropicale. Je fus surtout impressionnée par les coraux qu’il y avait sur ce site. Partout il y avait des gorgones, ces coraux qui ressemblent à des petits arbres ou à des feuilles nervurées, il y avait également beaucoup des tiges de coraux faisant penser à des lianes sous marines, des sortes de tubes si gros qu’on pouvait y fourrer notre bras entier, des coraux mouvants dits « mous » violets ou bleus ou encore des éponges. Attention ne vous trompez pas, ces éponges n’ont rien à voir avec celles avec lesquelles on se lave ou avec leur ami Bob, il s’agit en fait de coraux de couleur souvent rouge qui semblent également un peu mous. Je redécouvrais un monde magique que la plupart des gens ne verraient jamais, je mesurais et savourais ma chance.

L’après-midi, je plongeai sur une épave échouée là dans les années 30 qui servait de maison à de nombreux poissons. Je vis de plus gros poissons comme des Giant Trevally (ne me demandez pas comment ça s’appelle en français mais c’est une sorte d’énorme daurade argentée), des poissons tuyau de pipe qui ressemblaient à des hippocampes écrasés ou des méchantes murènes qui avaient l’air un peu ensuquées par l’eau chaude. Je passai entre les fenêtres du navire, tenta de m’asseoir sur des toilettes tombés sur le fond et je m’arrêtai au nail bar de madame la crevette nettoyeuse. J’en étais à ma 3ème plongée, je me sentais comme un poisson dans l’eau. Enfin pas tout à fait, l’eau était à 28°C et j’avais une combinaison intégrale mais en bonne frileuse que je suis, j’avais tout de même un peu froid ! Remorquer ma monitrice qui me simula un malaise une fois remontées à la surface finit par venir à bout du peu de force qui me restait mais eu l’avantage de me réchauffer. Dès mon retour à terre je me précipitai dans ma hutte où je dormis durant 11h, ça n’a pas l’air comme ça mais la plongée ça crève !



Le jour suivant se déroula un peu de la même façon, je plongeai la 1ère fois de la journée à South Button, une minuscule île perdue au milieu de l’archipel qui était survolée par des aigles majestueux. Une perle. Je descendis jusqu’à 18m la limite de profondeur à laquelle je pouvais aller avec mon certificat. Je réussis avec brio l’épreuve du masque que je parvins à enlever et à remettre sans m’étouffer cette fois. Je vis mon 1er poulpe, des gros poissons chauve-souris, des poissons Napoléon, des bans de poissons multicolores et encore bien d’autres. L’après-midi, je fis la rencontre d’un ban d’énormes barracudas, autant vous dire que je n’en menais pas large, c’est le cas de le dire ! Partout il y avait de superbes étoiles de mer bleues, blanches ou rouges, des poissons en train de pondre et des bébés poissons qui semblaient dans leurs premiers jours de vie. Un beau spectacle.
Au retour, je reçus mon certificat attestant de ma réussite du niveau Open Water PADI, j’étais officiellement devenue une vraie plongeuse mais malheureusement mon séjour au paradis touchait à sa fin… Demain un ferry me ramènerait à Port Blair où je prendrais l’avion direction Chennai puis le taxi pour Mamallipuram où j’accueillerais une famille de touristes bien connus. 




Mon réveil fut très matinal, il faisait encore nuit dehors j’en profitai donc pour aller me dégourdir les jambes sur la plage et pour admirer le lever du soleil. Quelques indiens étaient également réveillés, certains se baladaient suivis par quelques chiens errants, d’autres se baignaient ou du moins se couchaient dans l’eau pour se mouiller un peu car je les soupçonnais de ne pas savoir nager et d’autres faisaient leurs ablutions en priant face au soleil levant. Je restai là pendant près d’une heure à observer les changements de couleurs dans le ciel au fur et à mesure que le soleil pointait son nez. Une belle image pour finir ces somptueuses vacances. 




1 commentaire:

  1. Quelle aventure ! Ça me fait rêver quand je lis les récits de voyage et que je vois les photos. Par contre, les moments où les petites bêtes font leur apparition, j’aime un peu moins, lol.

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