dimanche 9 décembre 2012

Jour 5 & 6 : Varkala et les cocotiers

Varkala était notre première étape dans le Kerala, un tout autre voyage commençait : Plage, soleil et cocotiers nous attendaient.


Varkala était la seule ville où nous n’avions pas réservé de logement car nous souhaitions trouver un hôtel ayant la meilleure localisation possible et cela serait plus facile en étant sur place. Oppressés, comme d’habitude, par les conducteurs de taxi et rickshaws nous demandant notre destination, nous avons pris le Routard et choisi au hasard le plus complet un hôtel. Go to Kerala Bamboo house, please. Arrivés sur place, cette non planification m’a fait me rendre compte que le hasard parfois fait bien les choses, l’endroit était parfait. Imaginez des petits bungalows en bambou vernis avec un jardin arboré avec hamac, le tout à une minute de la plage et à 500 roupies par personne (7,2€) ! Le plaisir fut encore plus grand lorsque nous avons découvert que nous avions une salle de bain extérieure surplombée par les cocotiers. Le bonheur.

Pour bien démarrer la journée nous nous sommes offert un succulent petit déjeuner avec vue plein cadre sur la mer.  Le temps était magnifique, nous n’avons donc pas perdu une minute pour enfiler nos maillots et nous jeter dans les vagues et ce, sans la moindre difficulté. Les eaux de la mer d’Oman étaient si chaudes qu’il y avait très peu de différence de température entre l’entre la mer et l’air extérieur. Le courant était assez fort, nous avons donc nagé dans les vagues jusqu’à épuisement.  Nous nous ensuite sommes livrés à une séance de bronzage en ce 14 novembre en pensant ô combien vous pourriez nous envier.  Pour planter un peu le décor, la plage de Varkala est entourée de falaises ocres surmontées de cocotiers, de restaurants et de petits magasins. Loin d’être bondée la plage était splendide, cela faisait un bien fou de pouvoir s’étendre sans s’inquiéter de recevoir du sable du voisin.


Varkala possède également de nombreux centres ayurvédiques, j’ai donc craqué pour un soin de 2h30 avec au programme : Un massage KTM (Kerala Traditional Massage), un soin Shirodhara,un soin du visage et une pédicure.
Ma masseuse s’appelait Sethu, elle avait 22 ans et faisait ce métier depuis 2 ans en attendant que ses parents lui trouvent un mari. Malheureusement elle ne parlait pas très bien anglais ce qui rendait la conversation un peu stérile. Je misais donc tout sur les massages.
La salle était plongée dans la pénombre, quelques petits geckos se promenaient le long des murs, la musique d’ambiance vantait les mérites de Krishna ou de Laxmi et une grande table de massage en bois se tenait au milieu de la pièce, toutes les caractéristiques d’un salon d’esthétique étaient réunies, version Inde bien sûr. Je n’étais pas au bout de mes surprises.
Très vite je me rendis compte qu’il manquait quelque chose d’essentiel dans la pièce : un paravent, prévenante et dévouée comme toute indienne qui se respecte, Sethu essaya de m’aider à me déshabiller, un peu gênant mais typiquement indien car ils ont un sens du service surdéveloppé, il est pour eux impossible d’imaginer vous laisser faire quelque chose seul. En faisant du shopping, on vous déboutonne la chemise que vous allez essayer, on vous attend à la sortie de la cabine, on se jette sur le pull que vous êtes en train de regarder pour vous le déplier. Au restaurant, on vient vous voir  10 fois au cours du repas pour regarder si vous avez besoin de quelque chose quitte à stationner devant votre table, on vous apporte des récipients dont vous n’avez pas besoin, on vient pour vous déplacer votre assiette ou votre serviette etc… Un service du toujours plus, toujours plus oppressant car nous n’avons pas l’habitude d’être autant servis. Et bien sûr pour les massages ce fut le même tableau !
Après m’avoir aidé à m’asseoir sur un tabouret, j’en avais bien besoin, le soin commença par un massage du crâne avec des huiles chaudes que Sethu frictionnait dans ses mains et qu’elle appliquait directement sur mon cuir chevelu. Ce fut une bonne entrée en matière qui dura environ 10 min. Ensuite, la masseuse m’accompagna sur la table de massage en me tenant la main et en m’aidant à me hisser sur la table, elle m’aida également à me mettre sur le ventre.  Toujours plus. La table était tout ce qu’il y a de plus inconfortable surtout pour quelqu’un comme moi qui a les genoux cagneux mais les huiles chaudes s’emparent bientôt de mon esprit… Je compris vaguement qu’il s’agissait d’un mélange de 7 huiles, ce qui me rappela un produit bien familier… l’Huile Prodigieuse.

Sethu commença à me masser la jambe droite avec une pression assez forte mais agréable, ces gestes me détendaient et me procuraient une étrange sensation de fraîcheur  Bien huilées, ses mains relaxaient mes muscles tendus par l’agitation de Bombay. Elle passa ensuite à l’autre jambe pour lui affliger la même punition puis s’occupa de mon dos. Cette fois, elle massa avec une pression si forte que je sentais mes os s’enfoncer dans la table, qui je vous le rappelle était en bois. Le massage oscillait donc être plénitude et douleur. Mais comme qui dit le célèbre adage il faut souffrir pour être belle !


Ensuite, vint le Shirodhara, un traitement ayurvédique pour lutter contre le stress, cela ne pouvait pas me faire de mal. Allongée sur le dos, Sethu installa un petit chaudron en cuivre au dessus de ma tête qui commença à diffuser un filet d’huile chaude. Grâce à un mouvement de balancier, l’huile tiède coulait de gauche à droite sur mon front, soulageant mes tensions. L’huile ruisselait ensuite dans mes cheveux ce qui m’obligea à effectuer pas moins de cinq shampoings pour retrouver une nature de cheveux normale mais qu’importe ce traitement était si agréable !

Je ne peux en dire autant du soin du visage… Sethu m’appliqua plusieurs couches de produits qu’elle enlevait aussitôt avec une éponge rugueuse qui trempait dans un jus grisâtre. Pour les initiés, elle me mit du sérum avant de me faire un gommage…sans m’avoir nettoyé le visage au préalable ! Une hérésie cosmétique J ! Pour la pédicure, elle utilisa un coupe-ongles pour faire une fente dans mon ongle et se contenta de tirer sur la partie qui restait pour l’arracher, elle me brossa la jambe je ne sais pas pourquoi et n’utilisa une râpe que pour le dessus du pied… Elle m'appliqua néanmoins un joli vernis à ongles, je n’avais pas tout perdu…

Jusqu’à ce que… deux jours après je me réveille en me grattant partout : mon cou, mes oreilles, mes joues, mes paupières étaient en feu... ce super traitement m’avait déclenché un urticaire ! J'avais également un bleu au niveau des côtes car elles avaient tapées contre la table durant le massage... Par contre j’avais les cheveux d’un brillant ! Voyons la vie du bon côté !

Pour me remettre de toutes ces émotions cosmétiques, le soir nous avons dégusté d’excellents poissons grillés fraîchement péchés. Sur les étals, je fis la connaissance d’un gentil petit requin… Encore une fois, j’essaya de braver ma peur et je toucha le pire de mes cauchemars. La bête était assez douce et jusqu’à ce que je la caresse à rebrousse poil, ce qui me fit l’impression de toucher une barbe de 3 jours. Froid et l’œil vitreux il me sembla assez inoffensif jusqu’à ce que je pose la mauvaise question : Where did you fish this shark ? La réponse fut sans appel : mon grand-père l’a pêché au large de Varkala…  Ok.. Je devais trouver une excuse pour demain, il était hors de question que je me baigne de nouveau dans cette eau infestée par les Dents de la Mer !

Le lendemain, le réveil fut très matinal car nous avions prévu d’aller pêcher sur des « catamarans » qui étaient en fait des barques faites d’une planche étroite et de deux rondins de bois. Grâce à un bambou coupé en 2, un pêcheur nous amena  au large afin d’aller voir un de ses collègues qui était en train de relever son filet. La pêche n’était pas miraculeuse : quelques petits poissons étaient retenus entre les mailles du filet par leur branchie et quelques crevettes grises tentaient encore de s’échapper. Ismaël, le pêcheur de Lucile et Ludmilla, mit naturellement les crevettes qui gigotaient dans la poche de sa chemise et relâcha les petits poissons (Que mon frère se rassure, ils furent sauvés comme Béchamel J). Nous fîmes ensuite la rencontre d’un autre bateau de pêcheur, pour qui le résultat n’était pas plus probant. Un pêcheur fumant un bidi, sorte de cigarette indienne, prit alors une crevette et la croqua toute crue, un jus en sorti et il fit bientôt disparaître les antennes frétillantes de la crevette dans sa bouche. Quelques minutes plus tard, il cracha la tête et les restes dans la mer, on croyait rêver !


Les vagues étaient importantes et pour rentrer nous devions en prendre une qui devait nous ramener vers le bord sans effort. Vérane et Hugo sont dans un bateau, Hugo tombe à l’eau et qui c’est qui reste ? Pas moi ! Nous avions pris la vague de travers et malgré tous mes efforts pour rester sur l’embarcation, je fus propulsée dans l’eau. Ce fut une bonne partie de rigolade ! Pour éviter qu’il n’arrive la même chose aux filles, un pêcheur resté à terre nagea à leur encontre pour maintenir le bateau dans la vague…  petites joueuses !

L’après-midi, le temps étant à la pluie, nous en avons profité pour faire du shopping dans les nombreuses boutiques de Varkala avant de prendre la direction d’Allepey ! 

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