dimanche 30 septembre 2012

Ajanta Caves

Beaucoup de choses se sont passées depuis mon dernier message et je suis désolée de ne pas avoir été très assidue pour vous les raconter. Le temps passe tellement vite !

Je vais commencer par vous raconter notre premier week-end en dehors de Mumbai. Hugo, Thibault, Marion, Lucile, Mélodie et moi sommes partis à Aurangabad pour visiter les grottes d’Ajanta et Ellora, classées au patrimoine mondial de l’Unesco. 

Après un petit coup de stress car nous ne parvenions pas à trouver le boarding point pour prendre notre bus, nous avons embarqués dans un VRAI bus Deluxe, un semi sleeper pour être exacte, dans lequel nous avons pu nous remettre de notre petite soirée de la vieille. Nous avons sympathisé avec 3 étudiants indiens qui nous ont emmenés dans une boite tellement kitch que ça valait le détour ! Nous avons pris peur en vérifiant sur Google maps si nous étions dans la bonne direction… nous devions aller au nord et nous nous dirigions dangereusement vers Pune, au sud-est de Bombay… Après 5h30 de route et plusieurs arrêts à Pune, le bus a finalement pris la route d’Aurangabad en fonçant à toute allure, sur une route que je qualifierai d’excellente comparée à celle qui relie Udaipur à Jodhpur. Nous avons regardé un Bollywood en « hinglish » (mix d’hindi et d’anglais) pour lequel il n’était pas vraiment nécessaire de parler hindi, les tableaux parlaient d’eux-mêmes !

Arrivés pile à l’heure à Aurangabad nous avons sauté dans un rickshaw après une âpre négociation au cours de laquelle nous avons divisé par 3 le prix, tombant à 50 roupies/rickshaw. Nous étions ravis jusqu’à ce que 5 min plus tard le rickshaw s’arrête devant l’hôtel en nous disant : ok ok. Belle arnaque…sachant que 50 roupies c’est le prix pour 4 km…Le conducteur nous a quand même dit « I love you » avant de repartir en souriant avec ses belles dents blanches ! Tant pis c’est le jeu et c’est moins d’un euro… !

Le lendemain nous avons enfin testé les bus publics pour rejoindre Ajanta, à 108 km d’Aurangabad. Nous étions bien mieux installés que ce nous espérions et nous avons regardé le bus avaler les kilomètres à toute à l’heure à travers la campagne. A chaque arrêt des vendeurs de biscuits montaient à bord et vendeurs de fruits tapaient aux fenêtres, redoublant d’ardeur lorsqu’ils s’apercevaient qu’il y avait des touristes dans le bus.


Sur place, nous nous sommes fait assaillir par des dizaines d’indiens nous proposant de venir voir leur magasin : ça m’avait manqué! Mais petite particularité d’Aurangabad, ils nous donnaient des pierres semi-précieuses pour qu’on retienne le numéro de leur magasin et qu’on vienne acheter une fois la visite terminée… Oui oui « I promise » croix de bois croix de fer si je mens je vais en enfer ! Nous sommes ensuite tombés sur une cinquantaine d’écoliers tous vêtus d’uniformes. Filles et garçons avaient des uniformes différents et étaient séparés dans la file indienne mais tous criaient dans notre direction « Hello, How are you ? » en nous faisant signe de la main, et comme toujours lorsque nous répondions et encore mieux lorsque nous sortions l’appareil cela déclenchait une vague d’hystérie parsemée de sourires magnifiques.





Ce site en forme de fer à cheval creusé dans la montagne renferme des merveilles d’une valeur inestimable : bouddhas géants datant du IIème siècle, fresques exécutées à la détrempe particulièrement élaborées et bien conservées et piliers magnifiquement sculptés. Ce lieu nous inspirerait facilement la méditation s’il n’était pas tant bondé de touristes…et de singes !



Nous avons assisté à notre 1er combat de singes pendant lequel nous nous sommes lâchement cachés  derrière des indiens en attendant que la tempête passe ! Cela les a bien fait rire !
Nous avons avisé une petite colline en face du site pour admirer la vue et malgré la chaleur nous nous y sommes risqués. Quel plaisir une fois arrivés en haut de tomber sur un vendeur de pierres (pour ne pas dire de cailloux...) qui nous a indiqué une petite cascade au dessus de laquelle nous pouvions nous baigner !
Un vrai instant de bonheur, gâché quelque peu par les propositions incessantes du vendeur pour nous faire acheter pierres, statues et autres babioles.



mercredi 19 septembre 2012

Profitons du Ganpati festival !


Après une petite crémaillère à l’appartement, nous avons été réveillés à 8h par une cacophonie sans pareil ! Tintements de cymbales, roulements de tambours et explosions de pétards ponctuaient la musique kitch à souhait qui sortait d’énormes enceintes. De nos fenêtres on apercevait des cortèges d’hindous vêtus d’orange ou recouvert de rouge Vermillion qui dansaient dans les rues autour de chars ou camions contenant des petites statues de Ganesh. L’ouverture du festival était déclarée ! Parfois les appels à la prière venaient se rajouter à ce superbe foutoir ! Définitivement, l’Inde est le pays des fous de dieu !


Après une petite course de rickshaws dans les rues de Bombay avec les autres exchange students nous avons rejoint Juhu Beach, l’une des plages préférées des indiens pour l’immersion de leur statue de Ganesh.
Nous avons baladé au hasard le long de cette belle plage en nous émerveillant comme toujours de ce que nous voyions. Ça allait du match de beach criquet aux poules picorant dans le sable, à une femme en sari jetant des colliers de fleurs à la mer, des vendeurs de mais grillés à un jeu d’adresse auquel nous avons pris part.



Le but du jeu est simple : des objets en tout genre (gâteaux, shampoings, billets de 20 roupies…) sont disposés sur un banc de sable recouvert d’un drap blanc, pour gagner l’objet il faut l’encercler avec un cerceau en bois.  Dès que nous avons commencé à lancer les cerceaux tous les indiens se sont arrêtés de jouer pour nous regarder alors forcément avec cette pression on n’a pas pu gagner.

Pendant ce temps des camions déversaient des hordes d’indiens en fête brandissant avec fierté leur statue de Ganesh et s’élançant vers la mer en scandant la prière  « Ganapati bappa morya ! Mangal moorti morya ! » (« Père ganapati, reviens-nous ! Toi qui portes chance, reviens-nous ! »). Une cérémonie que nous avons eu la chance de partager avec une famille qui nous a invité à prendre place dans le cortège et nous a distribué des sucreries utilisées comme offrande à leur dieu. Très vite, nous sommes devenus le centre de toutes les attentions, on ne savait plus qui prenait qui en photo et comme toujours les sourires étaient au rendez-vous.


 Une fois la statue posée sur le sable, ils allument de l’encens et se prosternent sur le sol en guise de prière. Lorsque que toute la famille a réalisé sa prière ils repartent de plus belle pour baigner Ganesh dans les flots et lui offrir fleurs et nourriture avant de l’abandonner à la mer. Un moment fort en émotion dont nous avons profité béats jusqu’au coucher du soleil.




Les statues sont censées être faites d’argile pour se désagréger dans la mer mais bien souvent les indiens achètent des statues en plâtre plus légères et moins couteuses. La pollution est alors impressionnante et avec la marée les effigies de Ganesh se retrouvent échouées sur la plage… pour notre plus grand plaisir.





En rentrant nous avons visité plusieurs autels dans lequel trône des immenses statues de Ganesh réservées pour l’immersion finale le dernier jour du festival. La taille des statues immergées va crescendo en fonction des jours jusqu’au 11ème jour, date de fin du festival. Admirez cette ambiance psychédélique dans laquelle les indiens viennent réciter leur prière et faire leurs offrandes et maintenant repensez à nos églises austères et froides : petit choc culturel ! 

dimanche 16 septembre 2012

Mumbai experience


Désolée de vous avoir laissés sans nouvelles mais rassurez-vous depuis notre installation, les chasses d’eau ont été posées et nous avons un canapé ! Nous sommes donc prêts à affronter sereinement tout ce que Mumbai a à nous offrir...

Nous habitons dans un quartier résidentiel à Andheri West où les slums sont grignotés petit à petit par les projets immobiliers pour la construction d’immeubles de haut standing. Là encore les contrastes sont saisissants ! Face à notre cocon doré des habitations faites de tôles et de bâches sont là pour nous rappeler la pauvreté qui sévit ici. Nous comprendrons ensuite que les personnes qui habitent là sont tout simplement ceux qui s’occupent de la résidence : gardiens, laveurs de voiture, plombiers et femmes de ménage.


Une de ces femmes au regard pétillant et au sourire magnifique ravagé par les chicots deviendra notre housekeeper. Pour 2 fois par semaine nous allons la payer seulement 7,3€/mois… Différence de salaire vous avez dit ? De façon de faire le ménage aussi… Affublée seulement d’un balai de paille, d’une pelle et d’une serpillière, elle est aussi efficace que nous et nos engins sophistiqués. Nous nous regardons sans nous comprendre, les gestes, les mouvements de tête et  les sourires sont le seul langage possible. Lorsqu’elle vient, elle amène son bébé avec elle, elle pose délicatement ce petit être qui gazouille sur un simple tissu à même le sol, l’embrasse et passe la serpillière accroupie autour de lui. Une scène insensée mais pleine d’amour et de bonheur qui nous montre encore une fois la joie de vivre de ces indiens. J'aimerais tant apprendre quelques mots d'hindi pour pouvoir la remercier mais je ne suis pas sur que ce soit la langue qu'elle parle. Il y aurait plus de 500 langues en Inde et les personnes non éduquées ne comprennent souvent que leur dialecte local...

Trouver un rickshaw pour aller à l’université n'est une histoire plus difficile ! Il nous faut parfois attendre 20 minutes pour qu’un conducteur daigne nous y emmener et si on demande de mettre le compteur c’est encore plus compliqué ! Le trajet coûte dans les 40 roupies avec le meter, nous a parfois demandé 150 roupies pour la course. Je ne comprends pas pourquoi, c’est écrit sur notre tête que nous ne sommes pas d’ici ?


J’ai d’ailleurs eu ma première frayeur en tuk tuk. A l’arrêt à un feu rouge alors que j’étais dans mes pensées et Mélodie au téléphone, deux travestis nous ont littéralement fait sursauter en passant leur tête à l’intérieur du rickshaw, visiblement drogués, vêtu(e)s en saris, ils nous ont tiré la langue en mettant leur doigt dans la bouche en nous tapotant le bras. On a malheureusement pris l'habitude des mendiants qui nous font parfois faire des bonds mais là c’était vraiment n’importe quoi !



Heureusement, le train qui relie la banlieue au centre de Mumbai est un moyen de transport plus sûr ! Les portes des compartiments bondés sont ouvertes en permanence, ainsi il n’y pas de risque de se pincer les doigts ! Par contre, on peut tomber du train en marche mais c’est un détail J. Il suffit de se mettre au bord du wagon, s’accrocher à une poignée, mettre la tête dehors et contempler la ville qui défile sous nos yeux : une sensation de liberté infinie que je recommande. Autour de nous des femmes en saris nous observent en rigolant,  une autre trie le poisson qu’elle amène à la ville, d’autres vendent des bijoux fantaisie. Tout est expérience.

Nous avons profité de notre dimanche pour visiter le quartier de Colaba où trônent la célèbre Porte de l’Inde et le Taj Mahal Palace qui a été victime des attentats en 2008. Il y avait un monde fou dans ce quartier à l’architecture typiquement anglaise. Nous découvrions une nouvelle facette de Bombay, plus paisible et propice à la flânerie. En chemin, nous sommes tombés sur des vendeurs de ballons géants, des hordes de corbeaux, des joueurs de criquet du dimanche et encore plus étrange sur aucun rickshaw. Ils sont interdits dans cette partie de la ville et laissent place à des taxis jaunes et noirs à l’allure So British !


Depuis notre arrivée, nous avons vu pulluler dans chaque quartier d’étranges structures en bois recouvertes de bâches, après enquête on nous a expliqué que de ces temples éphémères sortiraient bientôt des milliers de statues de Ganesh, le dieu à tête d’éléphant, pour rejoindre la mer. Mercredi marquera l’ouverture du Ganpati festival où chaque foyer, copropriété ou quartier ira immerger sa statue de Ganesh à Juhu Beach. Nous avons hâte de voir ça et comme c'est férié nous aurons donc le temps d'en profiter :)

vendredi 14 septembre 2012

Notre installation à Bombay...


Nos premiers pas à Bombay furent plus difficiles que prévus car nous n’avions finalement pas de logement. Alison, la fille d’Euromed qui s’était chargée de nous le trouver était en week-end à Goa et avait eu un accident, elle ne pouvait donc pas revenir avant 2 jours.
De plus, lorsqu’un propriétaire loue un appartement en Inde, il doit déclarer ses locataires à la police et l’enregistrement prend 2 à 3 jours.  Heureusement nous avions fourni tous les papiers, il était en cours. Pour ne pas faciliter les choses, l’appartement étant tout beau tout neuf il n’était pas encore meublé, on devait donc faire les papiers, donner la caution puis attendre que le propriétaire le meuble. On n’avait pas tellement le choix, on devait donc rester patient.  

Nous avons profité de cette journée perdue pour flâner sur la plage de Branda où nous avons très vite déchanté. La plage en elle-même ne présentait pas d’intérêt et elle était située à côté d’un slum. Etant les seules occidentales sur la plage, nous avons été accosté par de nombreux enfants qui nous suivaient sur plusieurs mètres, nous tapaient sur les bas ou nous pinçaient parfois pour que nous leur donnions de l’argent ou de l’eau. Une des enfants devait avoir 5 ans et portait un nourrisson dans les bras, deux autres étaient visiblement drogués, tous étaient en guenilles et sales. Slumdog Millionnaire avait dû vous toucher, nous avions ces enfants devant nos yeux, imaginez ce que nous avons ressenti…


Nous avons rencontré le 3ème euromédien qui a été affecté à NMIMS à qui Alison a trouvé un appart en collocation avec une indienne de 75 ans. Cela nous a rassuré, il nous fallait simplement être patientes et restées zen.


Le 2ème jour nous avons rencontré nos futurs collocs, les allemands. Ils nous ont rejoints dans notre hôtel miteux mais le propriétaire voulait leur faire payer le prix d’une nuit pour une occupation de 7h à 12h. Ils sont donc repartis comme ils étaient venus et c’est là que la journée de l’angoisse a commencé pour Mélodie et moi. Nous avons attendu désespérément le coup de fil d’Alison toute la journée et ensuite celui des allemands pour se retrouver et aller voir le propriétaire. Le coup de grâce arriva vers 16h. Le rendez-vous avec Alison, les agents immobiliers et les allemands étaient pris pour 18h. Nous avons d’abord rejoint les allemands au Novotel (ils font pas les choses à moitié) en tuk tuk avec nos énormes sacs et valises, habillées comme des souillons, la honte ! Un taxi a ensuite mis nos valises sur le toit et nous avons filé au point de rendez-vous. L’histoire s’annonçait déjà folklo !

Alison arriva enfin en nous demandant l’argent que nous avions passé 2 jours à réunir car les distributeurs indiens ont un plafond très bas pour chaque retrait (environ 15€) et nos cartes bleues sont également plafonnées. Les allemands n’avaient pas ce qu’il fallait sur eux, ils sont donc repartis. Un des agents immobilier était avec le propriétaire à l’autre bout de la ville en train de régler les derniers détails avec lui. Le propriétaire un tantinet tatillon voulait absolument voir nos passeports pour faire des vérifications. On a donc filé avec Alison et son copain dans le quartier très huppé d’Andheri West pour rejoindre le proprio. Et là ! Coup de théâtre, l’enregistrement à la police n’avait pas commencé car il fallait donner des photos d’identité que nous n’avions pas fourni jusque là !! Encore 2 à 3 jours à patienter… Mais le fait d’avoir rencontré tout le monde et de voir qu’ils appartenaient à la haute société nous a vraiment mises en confiance. Il était 21h et nous étions sans logement avec Mélodie. On a un peu supplié l’agent immobilier de nous trouver quelque chose et sa collègue nous a trouvé un plan : un appart meublé pour 3 jours. En chemin nous avons traversé des quartiers magnifiques, d’une richesse inouïe. On recommençait à avoir le sourire jusqu’à ce qu’elle nous annonce que ça n’avait pas été occupé depuis très longtemps et que c’était donc un peu sale mais qu’elle ferait appel à une femme de ménage dès le lendemain. Et effectivement c’était très sale, l’endroit le plus sale où j’ai dormi de toute ma vie et pourtant je vous ai parlé de mon aventure dans le bus et il n’y avait pas d’eau. Il était 23h, les hôtels pas trop chers étaient également déguelasses, on a accepté et on s’est mise en mode Koh Lanta avec Mélodie, emmitouflées dans notre drap de soie et on s’est juré de rester là qu’une seule nuit. 

Le lendemain fut encore une journée d’attente et de trajets (toujours avec nos valises) : nous avions des rendez-vous aux 4 coins de la ville pour donner la caution ou donner des papiers. Mais comme toujours, pensons de manière positive, cela nous a donné un bon aperçu de la ville ! Bombay est la caricature de la ville tentaculaire en pleine expansion : on y trouve tout et son contraire : malls luxueux et petites échoppes délabrées, Mercedes avec chauffeurs et tuk tuk chaotiques, panneaux publicitaires géants et slums, acteurs de Bollywood et mendiants. Une ville de contrastes, fascinante pour les changements d’humeur qu’elle procure et où la bourgeoisie très présente aspire à vivre à l’occidentale.



Le soir nous avons enfin dormi dans un hôtel convenable pour nous reposer avant la rentrée. Le matin avant d’aller en cours, nous avons pu aller à la police pour signer les papiers : alléluia ! C’est étonnant de voir que dans un tel foutoir les indiens sont très procéduriers et que la loi, bien souvent contournée, demeure omniprésente. Nous allions donc pouvoir emménager dans un appartement que nous n’avions jamais vu et pour lequel nous avions versé 37500 roupies de caution chacun, 5 jours après notre arrivée à Bombay.
Et oui, en Inde on doit faire confiance presque les yeux fermes sinon ca a l’air de les vexer...
On s est un peu laisse porte par le mouvement sans trop s inquiéter (un peu quand même). Pourtant on a eu plusieurs raisons de flipper car on ne comprenait pas toujours ce qui se passait, on nous réclamait l’argent sans avoir vu l’appart mais que dans le as contraire, le deal allait être annulé, on ne devait pas traiter avec le propriétaire directement car il avait embauche l’agent immobilier pour servir d’intermédiaire. Bref les choses se passent bizarrement en Inde ! On apprend chaque jour à lâcher prise et à ne pas être méfiants pour tout, sinon il vaut mieux refaire ses valises et rentrer car ici tout est anxiogène, un condensé de stress et d’agacement perpétuel qui, comme par enchantement fini par nous détendre.

Apres une longue attente, 3h assis dans un café le temps que le propriétaire meuble l’appartement, nous avons découvert notre « chez nous ». Heureusement, c’était comme promis grand, agréable, neuf : 1 immense salon, 3 chambres avec 4 salles de bain, dans une résidence gardée et calme, à 15-20 minutes de l’université en rickshaw donc parfait ! MAIS, parce qu’il y a toujours un mais, il manquait la moitié des meubles. Pas de canapé, pas de bureau pour travailler, pas de quoi faire la cuisine et plus problématique pas de chasses d’eau ! Et oui, l’immeuble étant neuf, il n’y avait pas de tuyaux pour les raccorder ! Avec un bon dodelinement de la tête typiquement indien le propriétaire nous a promis de régler ça au plus vite et a expliqué qu’il suffisait d’utiliser un seau pour tirer la chasse...C’est l’Inde, alors OK.

Les allemands n’étaient pas satisfaits et sont retournés dormir au Novotel pour la nuit. Pour nous, cela marquait la fin de la période SDF on était ravie et on a passé une bonne partie de la nuit à arranger l’appartement comme on l’entendait. Cette première nuit fut paisible jusqu’à l’appel à la prière de la mosquée voisine à 5h30 du matin…

Notre 1ère journée de cours nous a agréablement surprise, l’université était moderne, les profs compétents et les élèves bien que très studieux, très agréables. Par contre les indiens sont très peu métissés, nous sommes donc facilement identifiables en tant qu’exchange students !

Notre petite vie à Bombay se mettait en place doucement mais surement.

samedi 8 septembre 2012

Jodhpur l’envoûtante ville bleue

Vous vous doutez bien que nous avons mis un petit moment avant de nous remettre de nos émotions de la veille. Nous avons quand même réussi à explorer la ville et ce alors que la mousson nous collait aux baskets !

Savez-vous pourquoi Jodhpur est surnommée la ville bleue ?


La couleur bleue permet habituellement de désigner la maison d'un Brahmane (personne appartenant à la caste la plus élevée). Cette couleur permettrait en outre d'éloigner les insectes et elle fut adoptée par tous les habitants de la ville, ce qui lui donne un charme tout particulier.

Nous avons eu l'occasion de visiter le dernier palais construit par un Maharaja en Inde, l'Umaid Bhawan qui a été achevé en 1944. Il est intéressant de voir qu'aujourd'hui les descendants des derniers Maharajas occupent non plus une place politique mais une place économique très importante. A Jodhpur, ce palais a été transformé en hôtel de luxe et des maisons de très haut standing ont été édifiées par le fils du dernier Maharaja sur les terrains avoisinants. Elles se vendraient à prix d'or, un bon businessman cet héritier !

Le soir nous avons encore dégusté des plats délicieux dans un des restaurants chics de Jodhpur, je vous passe les détails mais on faisait un peu tâche avec nos habits pas lavés depuis 3 jours et nos baskets sales mais on s'est néanmoins régalé et la vue sur la ville de nuit était magique !

Le lendemain nous avons lutté encore contre la mousson une nouvelle fois mais nous avons vaincu. Nous avons visité le célèbre fort Mehrangarh qui surplombe la ville. Il y a une très belle visite guidée à faire au sein de cet édifice dont le prestige est sans égal au Rajasthan.

Nous avons ensuite pris la route d'un petit mausolée de marbre fort joli mais le ciel était tellement noir que nous avons du terminer la visite au pas de course de peur d'être trempés jusqu'aux os. La mousson n'a pas tardé à arriver...nous avons du attendre au moins 45 min abrités devant une échoppe pour que cela se calme. C'était incroyable. Une fois que l'eau ruisselante fut un peu évacuée, nous avons baladé dans un bazar vraiment authentique où tout était vraiment au Indian Price ! ça fait du bien un peu de ne pas se faire prendre tout le monde pour des pigeons :)


Alors que nous entamions l’ultime voyage de cette aventure pour retourner à Delhi, une nouvelle expérience s’offrit à nous. Une famille indienne de 7 personnes entra dans le compartiment dans lequel nous nous trouvions. Il y avait 2 fillettes, un petit bébé (seulement un mois !), la grand-mère, la mère, le père et la tante. Assis les uns en face des autres, nous nous sommes fixés pendant un petit moment sans savoir quoi nous dire à cause de la barrière linguistique. J’ai alors sorti une feuille pour faire des dessins avec une des petites filles mais ça ne l’intéressait pas. On a donc joué à cache-cache avec le rideau et j’ai eu beaucoup de succès. Comme quoi les jeux des enfants semblent universels !  Le nourrisson tenait en équilibre sur les genoux de la grand-mère, sa tête était simplement posée sur sa cuisse, elle partait donc en arrière, le pauvre bout de chou. On comprend maintenant pourquoi les indiens arrivent à dormir n’importe comment et n’importe où ! Leurs cervicales sont mises à l’épreuve depuis leur plus tendre enfance ! La grand-mère se contentait de lui mettre une serviette sur la tête pour le couper de l’air froid de la clim et basta : pas de maxi cosy, pas de sucette, pas de doudou (une couche quand même) ! Voyant qu’on les observait, la grand-mère essayait de nous parler en faisant des gestes que l’on ne comprenait pas, c’est seulement lorsque le père est arrivé que nous avons pu échanger en anglais. Elle voulait en fait savoir si on était marié et si on avait des enfants hahaha ! Le père était militaire et nous a expliqué à quel point c’était important pour lui. Il s’était engagé car il rêvait de mourir pour sa patrie car son pays lui apportait tout ce dont il avait besoin (argent, travail, nourriture…) il lui était ainsi redevable. Ce patriotisme inouï nous a paru presque insensé avec nos yeux d’occidentaux, ce le fut moins lorsqu’il nous expliqua le climat de tension qui règne entre l’Inde et ses voisins ennemis, le Pakistan et la Chine. De fil en aiguille, ils nous ont proposé de partager leur repas avec eux car la grand-mère avait cuisiné un pic nic home made. Si on a bien compris, il y avait des achards de mangue, des pommes de terre et des tomates au curry et des sortes de chapati en forme de bol. C’était tout simplement délicieux et incroyable de rencontrer des gens d’une telle hospitalité. Le père l’expliquait par le fait que si nous sommes en Inde, c’est que nous sommes intéressés par leur pays et ainsi ils doivent nous respecter et nous aider à le découvrir. Une belle philosophie à garder en mémoire pauvres occidentaux individualistes que nous sommes !

La nuit n’en fut pas meilleure pour autant mais nous avions passé un moment exceptionnel et inoubliable, comme beaucoup de choses pendant ces 15 petits jours ! Ils ont filé à une allure folle mais nous avons également l’impression que ce voyage a duré des mois ! Heureux qui comme Ulysse à fait ce long voyage…

J’ai quitté Jérôme à l’aéroport après avoir eu du mal à nous trouver un endroit pour patienter ensemble car vols internationaux et nationaux sont séparés et ce dès l’entrée dont l’accès est contrôlé par des militaires armés. Mon vol eut du retard mais tant pis comme tout le reste, on apprend à accepter l’Inde comme elle vient.

Une nouvelle page s’ouvre à présent sur Mumbai, la capitale économique du pays !

Traditions et dieux indiens pour les Nuls


Voici donc quelques lignes que nous avons retenues sur la religion hindoue et sur les traditions Rajasthani. J'espère avoir tout compris car l'accent anglais des indiens est parfois très difficilement compréhensible !

-          Vishnu : est celui qui fait le bien et qui protège tout ce qui est bon dans l’univers. Il est fréquemment représenté avec 4 bras tenant un lotus, une conque marine, un disque et une massue. Selon les croyances, le Gange coulerait des pieds de Vishnu d’où son aspect sacré.
Ø  Good
-          Brahma : est associé à la création et à l’organisation du monde
Ø   Organisation
-          Shiva : est le dieu destructeur sans lequel la création ne serait pas possible. Son rôle créatif est symbolisé par le Lingam, pierre dressée à représentation phallique souvent associé au Yogi, sexe féminin avec qui il forme la totalité du monde.
Ø  Destruction

A eux trois ils forment le mot GOD et l’équilibre de la vie. 

Viennent ensuite des dieux secondaires tels que :

-          Krishna : est une incarnation de Vishnu envoyée sur terre pour faire le bien. Enfant, il fut mordu par un serpent mortel. Grâce à son aspect divin, il survécu mais devient bleu, c’est donc ainsi qu’il est représenté.
-          Ganesh : est le dieu de la chance et est représenté avec une tête d’éléphant. Il serait le fils de Shiva et de sa femme Parvati.

Concernant les traditions observées au Rajasthan, nous avons appris que : 

-          - 3 animaux sont particulièrement vénérés : l’éléphant symbolise le bonheur, le cheval la force et le chameau l’amour. Les trois ensembles forment les qualités essentielles à l’équilibre d’un bon Râjasthânis.
-        - Le piercing aux oreilles est employé comme vaccination contre les maladies et celui au nez chez les femmes est le symbole de la fertilité.
-       -   Seuls les 2 ainés d’une famille du Rajasthan ont le droit de porter la moustache, les plus jeunes doivent se raser en guise de respect pour leurs ainés.
-         -  Chaque caste a une façon qui lui est propre de nouer son turban il en est de même pour le sari.  Seules les couleurs peuvent changer

vendredi 7 septembre 2012

Udaipur : la perle du Rajasthan

Notre première impression fut bonne, nous avions l’intuition que nous allions nous sentir bien à Udaipur.

Une fraicheur inhabituelle flottait dans l’air, les paysages verdoyants nous plongeaient dans un nouvel univers qu’il nous tardait de découvrir. Les rues conservaient leur attrait pittoresque mais pas un seul déchet ne jonchait le sol car un astucieux système de caniveaux en permettait le nettoyage continuel. Les échoppes diverses et variées proposaient des objets de qualité, les visites des musées étaient encadrées, les monuments étaient en très bon état, les restaurants étaient indiqués etc… On pourrait penser qu’Udaipur a vendu son âme au tourisme mais il n’en est rien. Le tourisme lui a simplement permis de mettre en avant ses plus beaux atouts comme les magnifiques Haveli, palais des nobles appartenant à la cour du Maharana.

Udaipur émerveille par sa beauté et son accessibilité. Encadré par des montagnes boisées, le célèbre hôtel Lake Palace trône majestueusement au milieu du lac Pichola et offre un panorama dont on ne peut se lasser. Le City Palace et l’île Jagmandir sont également des complexes hôteliers de luxe magnifiques à regarder.

Nous avons eu la chance de tomber sur un guide formidable lors de notre visite d’un musée, nous avons beaucoup appris sur les traditions Râjasthânis et sur la religion hindoue dont j'essayerais de vous restituer les grandes lignes dans un prochain article.

Notre amie la mousson ne nous a pas fait de cadeau, nous avons donc fuit la ville en tuk tuk en direction du palais de la Mousson, c’était de circonstance ! Perché en haut d’une colline il offre un panorama à 360° sur Udaipur, les montagnes et lacs avoisinants. La vue vaut le détour et nous avons eu droit à un bel arc en ciel bien mérité. Nous avons contemplé l’hôtel Lake Palace, minuscule vu d’ici, en attendant patiemment le coucher du soleil. Il aimait se cacher derrière les nuages, il était donc difficile d’en apprécié la course mais le ciel n’en était que plus beau. Le soleil a rendez-vous avec la Lune mais la Lune ne le sait pas et le Soleil l’attendant…


Nous avons ensuite cherché le restaurant Jagat Niwas, bon, chic et recommandé par le Lonely Planet. Comme tous les restaurants sont bien indiqués, nous l’avons vite trouvé mais une fois la carte devant nos yeux nous nous sommes rendu compte que nous étions au Jag Niwas pas chic du tout. Il était pourtant marqué sur l’écriteau « Recommandé par le Lonely Planet » et j’avais lu que ce genre d’escroquerie était utilisé pour attirer les touristes. La vue était belle, les prix bas, nous sommes restés quand même. Il n’y a qu’en Inde qu’on prend les choses à la légère comme ça.

Nous avons eu la chance d’assister à une messe hindoue au temple de Jagdish et une fois encore la musique, les applaudissements et les chants rythmaient la prière. Les fidèles faisaient des offrandes de fleurs ou de grains de riz devant les statues de leurs dieux, ils appuyaient ensuite leur tête contre le rebord et joignaient les mains au niveau de la tête. A la sortie, une femme tendait aux fidèles une sorte de pâte bouillie, une sorte d’hostie locale je présume.



La balade en bateau sur le lac était également au programme. Les berges étaient magnifiques et le Lake Palace encore plus beau vu de près. Cependant nous avons essuyé les caprices de la mousson une nouvelle fois c’était impressionnant, le ciel était très noir, la pluie forte et le vent assez soutenu.



On s’est alors réfugié au VRAI Jagat Niwas. Ce restaurant était superbement décoré (j’ai adoré) avec vue sur le lac, coussins dans une alcôve pour manger assis et nos poulets Massala et Afghani étaient succulents. On est resté un moment à profiter de ce vrai instant paradisiaque.



Et comme il y a toujours une compensation aux bonnes choses, notre trajet en bus pour Jodhpur fut tout simplement apocalyptique ! Déjà le bus de nuit avait 30 min de retard, il pleuvait (encore), plein d’enfants réclamaient de l’argent et nous avons été obligés de prendre le bus précédant car le notre était bloqué sur la route par la mousson, soit disant équivalent, la clim en mois. On est donc monté dans ce bus super deluxe qui s’est avéré TRES sale et affreusement inconfortable. Notre couchette était à un vrai clapier à lapin avec un matelat déguelasse puant et humide qu’une porte en fer à barreaux permettait de refermer. Nous avons du en plus garder nos énormes sacs à dos à nos pieds car la soute était inondée. Comme à chaque fois en Inde, on a positivé jusqu’à ce que le bus de l’enfer ne démarre. Nous avons emprunté une route de campagne, non éclairée, avec des trous tous les 2 mètres qui donnait l’impression d’être sur un trampoline passant sur un passage à niveau. Rajoutez à cela une lumière rouge dans le couloir façon couloir de la mort, un bruit de ferraille grinçant et des éclairs fusant dans ce paysage inquiétant. Au moment de la pause, aller aux toilettes s’est résumé à se trouver un coin dans la rue au milieu des vaches et chiens, heureusement hommes et femmes avaient un coin séparé ! Le conducteur avait ouvert la trappe du moteur pour le laisser refroidir il faisait alors une chaleur du diable dans le bus. Autant vous dire qu’on n’a pas plié l’œil et que nos sacs de couchages nous ont sauvés la vie. Jérôme vient en plus de m’avouer qu’il y avait vu des puces sauter sur mon drap pendant la nuit : je vous promets que je ne reprendrais plus jamais un bus de nuit, cette expérience était unique et elle le restera !

On est arrivé fracassé à Jodhpur mais comme lot de compensation notre chambre était disponible dès 6h du matin nous avons pu nous reposer un peu.

mercredi 5 septembre 2012

Jaipur : ville rose et « moderne »

C’est à Jaipur que nous avons véritablement fait la rencontre de gente dame la Mousson. Le matin il plut des seaux d’eau sans discontinuer pendant plus de 2h et les rues furent immédiatement inondées. C’était la « swimming pool » comme disait notre conducteur d’autorickshaw, à qui 50 cm d’eau sur la route avec des pneus lisses ne faisaient pas peur. Heureusement les tuk tuk sont des tricycles, je n’aurais pas été rassurée sinon.


Une fois la mousson calmée nous nous sommes offert une journée en tuk tuk car je n’étais pas trop en forme et en avoir un attitré est très reposant car cela évite de négocier à chaque trajet. Pour commencer nous avons pris la direction de la vieille ville dite ville rose (ô Toulouse, ô mon païs) qui est ceinturée d’un rempart peint en rose et qui donne le ton à toutes les maisons qui s’y trouvent. Cependant avec le mauvais temps et la décrépitude des façades le charme de cet écrin supposé n’était pas là. Il en fut de même avec le City Palace que nous avons trouvé endommagé, bien qu’une partie soit toujours occupée par la famille royale. Le City Palace renfermait néanmoins un musée sur les costumes royaux, une armurerie et un marché artisanal intéressants. On nous y a expliqué entre autres quelques techniques de l’art Rajasthani tels que la peinture sur soie. Les couleurs sont tirées de végétaux ou de minéraux, puis les extraits sont ensuite agglutinés pour réaliser une sorte de pierre qui au contact de l’eau va libérer des pigments.




Nous avons ensuite visité un site d’astrologie du XVIème siècle où des sortes de compas géants en pierre permettent de donner l’heure à 2 secondes près. Ils sont malins ces empereurs moghol et puis c’est pratique à transporter vous ne trouvez pas ?







Nous fûmes enchantés cependant par le Jal Mahal
qui est l’ancien palais d’été du Maharaja de Jaipur situé au beau milieu d’un lac. Cela nous a donné un léger avant goût de ce que nous allons voir à Udaipur. Contrairement à ce que l’on pourrait croire aux vues de cette photo, la mousson a été mauvaise cette année et le niveau d’eau est très bas pour la saison.



Nous avons fait ensuite escale chez un grossiste de textile qui nous a également expliqué comment étaient fabriqués les tissus imprimés indiens. Comme vous vous en douter, la couleur (issus de végétaux la plupart du temps et de minéraux dans le cas du doré et de l’argenté) est appliquée grâce à des tampons. Le 1er permet de faire le contour, les autres vont servir au remplissage de la forme avec différentes couleurs et ce jusqu’à 7 couleurs maximum. Pour fixer les couleurs ils utilisent du sel et font sécher le textile au soleil puis ils effectuent plusieurs lavages successifs et le tour est joué !

Le soir, nous avons aperçu au loin un feu d’artifice sur la ville « moderne » de Jaipur. Cette ville doit son expansion à sa place dans l’exportation de textiles, bijoux et peintures, les négociants du monde entier s’y pressent. Elle nous a paru bien plus développée que les autres villes que nous avons traversées jusqu’alors, mais plus polluée. On peut se demander si elle est une vitrine pour le développement indien ou une exception dans ce pays de contrastes ? J’espère pourvoir élucider cette question une fois à Bombay.

Le lendemain, nous avons pris la direction du fort d’Amber (prononcé « Aimeur ») situé sur les collines alentours. Sur la route cette fois outre les chiens, vaches et chèvres habituelles nous avons rencontré une 30aine d’éléphants ! Ils y en auraient plus d’une centaine dans la région et nous n’avons pas pu résister à l’exceptionnelle promenade à dos d’éléphant.

C’est très impressionnant car une fois dessus on est très haut et la démarche de l’éléphant crée un roulis déstabilisant. On a bien rigolé, on a acheté notre photo souvenir, bref on s’est mis dans la peau de parfaits touristes du Rajasthan, on a même voulu m’échanger ma casquette Coca-Cola mais que nenni !

Le fort d’Amber possède de larges fortifications ainsi qu’un mur d’enceinte imposant qui s’étend à perte de vue. A l’intérieur de la forteresse c’est un vrai labyrinthe, nous avons donc entamé une partie de cache-cache malgré nous. Vous pouvez admirer la délicatesse des plus beaux ornements du palais :  






Nous avons ensuite fait un peu de shopping et prit la direction du célèbre Palais des vents de Jaipur by night en attendant notre train.


Je n’ai pas pris le temps de vous décrire avec précision les trains indiens mais puisque celui-ci est arrivé avec 1h de retard je vais prendre quelques minutes pour vous donner une idée de la chose. Tout d’abord les gens qui attendent le train l’attendent en dormant par terre au milieu des singes et rats dont L’indian Railways semble faire l’élevage. Oubliez à tout prix la mention de la SNCF : « Signalez tout colis suspect qui vous paraitrait abandonné » car vous déclencheriez une alerte à la bombe en chaine. Parce que des cantines en fer cabossées et abandonnées sur le quai par un tireur de carrioles ce n’est pas ce qui manque ! Ensuite lorsqu’un train en face de votre voie arrivent et que vous voyez des gens descendre du train du côté voie et non du côté quai, n’appelez pas les secours, personne ne les a poussé et la voie n’est pas électrisée bien que des filets d’eau coulent sans raison sur les rails. Alors que vous voyez des gens monter à bord du train en marche, ne nous inquiétez pas il va s’arrêter, ils font ça juste pour le fun, ou alors parce que leurs places ne sont pas réservées ou alors ça leur permet de rejoindre la tête du train sans marcher (les 3 réponses sont valables). Lorsque votre train est à quai ne pensez pas que c’est un train à bétail, il est écrit Sleeper, 3AC, 2AC, 1AC, second class, general, luggage mais pas animals, un wagon vous attendant donc malgré les apparences.

Une fois embarqués dans ces magnifiques wagons couchettes au design moderne, prenez place dans des draps encore humides et presque propres. Si vous pensez qu’il n’y aura personne à côté de vous, vous faîtes erreur, un indien malpoli va surement débarquer et allumer la lumière, répondre au téléphone ou roter alors que vous veniez de trouver le sommeil. Pour descendre du train, rien de plus simple il suffit de se réveiller à l’heure prévue d’arrivée du train, un indice c’est  + ou – une heure selon les trains, à vous de juger. Faites vous ensuite agressé dès que vous avez mis le pied à terre par des conducteurs de tuk tuk soit disant tous envoyés par votre hôtel pour venir vous chercher. Vous leur demandez s’ils ont votre nom, celui de votre hôtel, vous argumentez, discutez les prix, vous finissez par craquer et vous les suivez. Puis après tant d’efforts, à travers la foule, à coup sûr à la sortie quelqu’un avec un panneau à votre nom sera finalement là. Et malgré tout ça, nous le train on en redemande ! C’est tellement pratique, une expérience différente à chaque trajet et ça nous donne l’impression de nous être acclimatés à l’Inde car on ne voit plus tous les détails que je viens de vous compter. Tut tut tut tut le train est là à bientôt pour de nouvelles aventures à Udaipur !


dimanche 2 septembre 2012

Admirons le Taj Mahal à Agra

Notre arrivée à Agra fut un peu rude, nous avions un compartiment avec des indiens vraiment irrespectueux, notre train arrivait à 2h du matin à Agra et dans la précipitation Jérôme en perdu son téléphone.
Heureusement nous avions réservé un hôtel génial qui nous a proposé une chambre pour finir notre nuit.
Agra est très touristique et bien que chaotique par endroit, les rues sont beaucoup plus soignées et moins de déchets trainent dans les rues.

Sa splendeur, Agra la doit à l’empereur Moghol Akbar qui fit construire le Fort rouge et à son petit fils Shah Jahan reconnu comme étant le commanditaire du célèbre Taj.


Ici encore Nous avons commencé notre journée par la visite du Fort Rouge d’Agra. Il est plus ancien que celui de New Delhi mais y ressemble beaucoup car il lui a servi de modèle. En effet, la capitale de l’empire Moghol fut d’abord Agra, puis elle fut déplacée un siècle plus tard à New Delhi. Le Taj Mahal, quant à lui, fut édifié par Shah Jahan pour abritée le corps de sa bien aimée défunte. Leur fils Jahāngīr lui déroba le précieux mausolée et le jeta en prison. Le fort rouge faisant face au Taj, Jahāngīr y fit enfermer son père pour qu’il contemple depuis sa cellule son Tajl volé. Ah ces histoires de famille !


Ici encore le mélange entre le gré rouge et le marbre blanc sculpté et incrusté de pierres est ravissant.
Nous avons ensuite déambulé dans un bazar de quincaillerie. Ne jetez plus vos vieux outils rouillés ou enrayés, ici rien ne semble neuf mais tout se vend et on trouve de tout ! A méditer…
Nous avons ensuite pris la direction du baby Taj, un splendide mausolée antérieur au Taj Mahal qui nous a émerveillé par sa finesse et son raffinement. La pietra dura ou marqueterie de pierre y est particulièrement représentée. Nous avons fait la connaissance de singes féroces que les gardiens ont gentiment éloignés de nous. de jeunes qui se baignaient dans la rivière, ils nous ont proposé de faire un plongeon avec eux dans l'eau boueuse : no way !



Après une jolie promenade en cyclo pousse nous avons rejoint le bord de la rivière Yamuna pour admirer le coucher de soleil sur le Taj, un best of. La luminosité était parfaite pour contempler ce magnifique édifice.
Lors de notre repas dans un restaurant avec un roof top nous avons essuyé notre énième coupure de courant. Nous avons donc dégusté nos mets indiens au son du générateur et des klaxons qui redoublaient car toute la ville était plongée dans le noir (sauf les restaurants pour touristes). Le retour à pieds à l’hôtel dans le noir ne fut pas triste. Nous sommes passés dans un no men’s land barricadé par les policiers et où les chiens semblaient se livrer une guerre de territoire. Après s’être interrogé sur la zone interdite, nous avons compris le lendemain à la lumière du jour qu’il s’agissait des fameux 200 m autour du Taj où il est interdit de pénétrer avec un véhicule à moteur afin d’en préserver sa blancheur étincelante.



Réveil à 5h pour admirer le Taj Mahal au lever du soleil. A l’ouverture, il n’y avait pas encore trop de monde ce qui nous a permis de faire nos fameuses photos kitch devant le Taj. (Encore une chose de ma wish list faite J
Malheureusement l’humidité était telle que le mausolée nous apparaissait comme dissimulé derrière un voile de mais cela lui procurait un soupçon d’irréalité et nous permettait d’admirer la parfaite symétrie de l’édifice et des ses jardins.

Alors que les indiens sont en général très chaleureux au cours de leur conversation, ils sont souvent très impolis et n’hésitent pas à vous passer devant même si vous faîtes la queue et ce sans même vous jeter un coup d’œil. Comptez également sur eux pour vous bousculer si vous contempler quelque chose oisivement. Il a donc fallu un peu se battre pour prendre nos photos jusqu’à ce qu’un indien nous propose gentiment de nous photographier, avant de nous réclamer de l’argent ! On a vraiment l’impression d’être des porte-monnaie ambulants !


Bien qu’il faille retirer les chaussures pour pénétrer dans le cœur du mausolée et que les photos soient interdites, des pigeons volaient au dessus des tombes de Shah Jahan et de sa femme et les indiens ne se gênaient pas pour le photographier dès que les gardes avaient le dos tourné. L’Inde semble parfois marcher sur la tête.

Les motifs des superbes incrustations de pierres semi-précieuses dans le marbre blanc sont la plupart du temps des fleurs car elles incarnent la représentation du paradis. Dont en voici un bel très exemple :

Au cours de notre visite, la brume s’est dissipée et les rayons du soleil ont alors irradiés le mausolée de sa douce lumière, le marbre est alors devenu quasiment translucide, c’était magnifique.

Notre départ pour Jaipur se fit en bus cette fois, mais attention pas n’importe quel bus, un bus de luxe, climatisé et sale évidemment ! Par contre nous n’avons pas changé nos compagnons de voyage : chips et bouteilles d’eau. SUR les autoroutes indiennes, ce sont les vaches qui regardent paisiblement passer les voitures et lorsque le chauffeur voit un danger, c'est-à-dire toutes les 30 secondes, il donne un coup de klaxon comme si la vache allait se déplacer pour le laisser passer !
A notre arrivée à Jaipur le contraste de développement fut saisissant, nous avions fait un bond de 100 ans en avant : les grands magasins aux standards occidentaux remplaçaient les échoppes poussiéreuses, les voitures nouvelle génération remplaçaient les cyclo pousse et les bâtiments de plusieurs étages remplaçaient les petites habitations délabrées. Nous avons dont contemplé ce balbutiement de modernité en mangeant un poulet tandoori et un poulet massala sur le toit de notre hôtel.






samedi 1 septembre 2012

Les temples de Khajuraho


Notre nuit de train ne fut pas si terrible, il n’y avait pas grand monde et nous avons rencontré Claire, une française qui était en Inde depuis 3 mois et qui avait plein de belles histoires à nous conter sur son voyage. A peine arrivés, nous avons été vite repérés par les locaux qui ont commencé à vouloir nous vendre un tas de choses et de services. Sachant que nous étions près des temples qui auraient servis de modèles au Kama Sutra, je vous laisse imaginer le genre de porte clés qu’ils souhaitaient nous vendre…Très vite, les phrases suivantes ont fait partie intégrante de notre voyage à Khajuraho :
« Do you want to see my shop” (prononcé my soap )
 « Do you want tuk tuk ? »
 « Do you need a guide ? »
« Do you want to see the waterfalls ? »




La visite des fameux temples de Khajuraho aux statuettes érotiques  fut un vrai havre de paix après ce harcèlement commercial.  Le site des temples Ouest était remarquablement préservé, bien entretenu, propre et très vert ce qui nous fit vite oublier la détérioration, la saleté et la ferveur de Varanasi.

Ces temples furent bâtis par la dynastie des Chandela aux Xème et XIème siècles et sont dédiés pour la plupart à Vishnu  et à ses avatars. De très nombreuses sculptures dégageant spiritualité et  sensualité en ornent les façades et l’on peut en dénombrer plus d’un millier pour un seul temple ! Chaque statuette a sa particularité et aucune ne semble identique.


Nous avons donc entamé avec Claire et Jérôme une partie géante de « Où est Charlie » pour trouver les statues décrites dans les guides que nous avions. Nous avons cherché « la lavandière dont le sari mouillé souligne le corps », « un soldat luttant avec un colossal sardula (créature mythique pouvant s’apparenter à un centaure) », « un homme s’accouplant avec une jument tandis qu’une femme choquée se cache les yeux », nous avons juste un regret pour la « femme se faisant voler son sari par un singe » que nous n’avons pas trouvé malgré nos efforts. La partie fut longue, semée d’embuches (ou plutôt de pipi de chauves souris et de chenilles inhospitalière devrais-je dire), et rude sous ce soleil de plomb mais nous avons pris le temps de contempler tout ce qui s’offrait à nous et ce fut très plaisant. Des hommes accroupis coupaient l’herbe aux ciseaux (le parc était gigantesque) et les femmes ramassaient l’herbe fraichement coupée et la portaient sur leur tête.

La visite des temples Est nous réserva d’autres sensations. Des jeunes parlant remarquablement bien anglais, français, italien, coréen ou toute autre langue pouvant leur servir à communiquer avec les touristes.. voulurent nous suivre pour soit disant exercer leur plurilinguisme. Ils essayèrent par la même occasion de nous amener visiter une école caritative, d’observer Khajuraho sur le toit de leur maison, d’acheter du chocolat et des stylos pour les enfants du village, bref essayer par quelconque façon de nous soutirer quelques roupies. Cela nous permis cependant de flâner dans un vieux village très typique.


 Des vaches trônaient à l’intérieur des maisons, des femmes pompaient l’eau à la fontaine, la télé rugissait dans certains foyers et les couleurs des façades et des saris égayaient cette réalité spartiate. Nous avons également visiter des temples Jains dont le dogme est de préserver toute forme de vie, à tel point qu’ils utilisent des masques pour ne pas avaler d’insectes. En chemin nous avons rencontré un couple de brésiliens et un allemand avec qui nous avons partagé notre repas du soir. Nous devenons de parfaits végétariens : Malai Kofta, Chapati, Pakora, Vegetable curry n’ont plus de secret pour nous mais nous avons encore beaucoup à apprendre pour manger avec les mains comme ils le font !

Le lendemain, nous nous sommes retrouvés tous les 6 pour une excursion aux fameuses cascades. Nous avions un seul tuk tuk et la route était si mauvaise que j’étais plus souvent en dehors du rickshaw qu’à l’intérieur. C’était drôle de se retrouver au milieu de nulle part en passant devant des piscines pour buffles, des champs vides à perte de vue, des enfants assis le long des routes en écoutant de la dance music indienne.
 

Etre près des chutes d’eau nous a fait un bien fou : entendre le bruit de l’eau se fracassant contre la roche était très relaxant et le spectacle magnifique. Nous sommes restés là tous les 6 un peu groggy par la chaleur et par le plaisir d’être un peu seuls au monde jusqu’à ce que le chauffeur de rickshaw nous harcèle pour repartir car nous restions trop longtemps selon lui. Nous avons rejoint un lac (sale mais charmant) autour duquel nous avons bavardé avec Claire et un enfant voulant en apprendre plus sur l'Europe avant de reprendre notre chemin pour Agra.