mercredi 5 septembre 2012

Jaipur : ville rose et « moderne »

C’est à Jaipur que nous avons véritablement fait la rencontre de gente dame la Mousson. Le matin il plut des seaux d’eau sans discontinuer pendant plus de 2h et les rues furent immédiatement inondées. C’était la « swimming pool » comme disait notre conducteur d’autorickshaw, à qui 50 cm d’eau sur la route avec des pneus lisses ne faisaient pas peur. Heureusement les tuk tuk sont des tricycles, je n’aurais pas été rassurée sinon.


Une fois la mousson calmée nous nous sommes offert une journée en tuk tuk car je n’étais pas trop en forme et en avoir un attitré est très reposant car cela évite de négocier à chaque trajet. Pour commencer nous avons pris la direction de la vieille ville dite ville rose (ô Toulouse, ô mon païs) qui est ceinturée d’un rempart peint en rose et qui donne le ton à toutes les maisons qui s’y trouvent. Cependant avec le mauvais temps et la décrépitude des façades le charme de cet écrin supposé n’était pas là. Il en fut de même avec le City Palace que nous avons trouvé endommagé, bien qu’une partie soit toujours occupée par la famille royale. Le City Palace renfermait néanmoins un musée sur les costumes royaux, une armurerie et un marché artisanal intéressants. On nous y a expliqué entre autres quelques techniques de l’art Rajasthani tels que la peinture sur soie. Les couleurs sont tirées de végétaux ou de minéraux, puis les extraits sont ensuite agglutinés pour réaliser une sorte de pierre qui au contact de l’eau va libérer des pigments.




Nous avons ensuite visité un site d’astrologie du XVIème siècle où des sortes de compas géants en pierre permettent de donner l’heure à 2 secondes près. Ils sont malins ces empereurs moghol et puis c’est pratique à transporter vous ne trouvez pas ?







Nous fûmes enchantés cependant par le Jal Mahal
qui est l’ancien palais d’été du Maharaja de Jaipur situé au beau milieu d’un lac. Cela nous a donné un léger avant goût de ce que nous allons voir à Udaipur. Contrairement à ce que l’on pourrait croire aux vues de cette photo, la mousson a été mauvaise cette année et le niveau d’eau est très bas pour la saison.



Nous avons fait ensuite escale chez un grossiste de textile qui nous a également expliqué comment étaient fabriqués les tissus imprimés indiens. Comme vous vous en douter, la couleur (issus de végétaux la plupart du temps et de minéraux dans le cas du doré et de l’argenté) est appliquée grâce à des tampons. Le 1er permet de faire le contour, les autres vont servir au remplissage de la forme avec différentes couleurs et ce jusqu’à 7 couleurs maximum. Pour fixer les couleurs ils utilisent du sel et font sécher le textile au soleil puis ils effectuent plusieurs lavages successifs et le tour est joué !

Le soir, nous avons aperçu au loin un feu d’artifice sur la ville « moderne » de Jaipur. Cette ville doit son expansion à sa place dans l’exportation de textiles, bijoux et peintures, les négociants du monde entier s’y pressent. Elle nous a paru bien plus développée que les autres villes que nous avons traversées jusqu’alors, mais plus polluée. On peut se demander si elle est une vitrine pour le développement indien ou une exception dans ce pays de contrastes ? J’espère pourvoir élucider cette question une fois à Bombay.

Le lendemain, nous avons pris la direction du fort d’Amber (prononcé « Aimeur ») situé sur les collines alentours. Sur la route cette fois outre les chiens, vaches et chèvres habituelles nous avons rencontré une 30aine d’éléphants ! Ils y en auraient plus d’une centaine dans la région et nous n’avons pas pu résister à l’exceptionnelle promenade à dos d’éléphant.

C’est très impressionnant car une fois dessus on est très haut et la démarche de l’éléphant crée un roulis déstabilisant. On a bien rigolé, on a acheté notre photo souvenir, bref on s’est mis dans la peau de parfaits touristes du Rajasthan, on a même voulu m’échanger ma casquette Coca-Cola mais que nenni !

Le fort d’Amber possède de larges fortifications ainsi qu’un mur d’enceinte imposant qui s’étend à perte de vue. A l’intérieur de la forteresse c’est un vrai labyrinthe, nous avons donc entamé une partie de cache-cache malgré nous. Vous pouvez admirer la délicatesse des plus beaux ornements du palais :  






Nous avons ensuite fait un peu de shopping et prit la direction du célèbre Palais des vents de Jaipur by night en attendant notre train.


Je n’ai pas pris le temps de vous décrire avec précision les trains indiens mais puisque celui-ci est arrivé avec 1h de retard je vais prendre quelques minutes pour vous donner une idée de la chose. Tout d’abord les gens qui attendent le train l’attendent en dormant par terre au milieu des singes et rats dont L’indian Railways semble faire l’élevage. Oubliez à tout prix la mention de la SNCF : « Signalez tout colis suspect qui vous paraitrait abandonné » car vous déclencheriez une alerte à la bombe en chaine. Parce que des cantines en fer cabossées et abandonnées sur le quai par un tireur de carrioles ce n’est pas ce qui manque ! Ensuite lorsqu’un train en face de votre voie arrivent et que vous voyez des gens descendre du train du côté voie et non du côté quai, n’appelez pas les secours, personne ne les a poussé et la voie n’est pas électrisée bien que des filets d’eau coulent sans raison sur les rails. Alors que vous voyez des gens monter à bord du train en marche, ne nous inquiétez pas il va s’arrêter, ils font ça juste pour le fun, ou alors parce que leurs places ne sont pas réservées ou alors ça leur permet de rejoindre la tête du train sans marcher (les 3 réponses sont valables). Lorsque votre train est à quai ne pensez pas que c’est un train à bétail, il est écrit Sleeper, 3AC, 2AC, 1AC, second class, general, luggage mais pas animals, un wagon vous attendant donc malgré les apparences.

Une fois embarqués dans ces magnifiques wagons couchettes au design moderne, prenez place dans des draps encore humides et presque propres. Si vous pensez qu’il n’y aura personne à côté de vous, vous faîtes erreur, un indien malpoli va surement débarquer et allumer la lumière, répondre au téléphone ou roter alors que vous veniez de trouver le sommeil. Pour descendre du train, rien de plus simple il suffit de se réveiller à l’heure prévue d’arrivée du train, un indice c’est  + ou – une heure selon les trains, à vous de juger. Faites vous ensuite agressé dès que vous avez mis le pied à terre par des conducteurs de tuk tuk soit disant tous envoyés par votre hôtel pour venir vous chercher. Vous leur demandez s’ils ont votre nom, celui de votre hôtel, vous argumentez, discutez les prix, vous finissez par craquer et vous les suivez. Puis après tant d’efforts, à travers la foule, à coup sûr à la sortie quelqu’un avec un panneau à votre nom sera finalement là. Et malgré tout ça, nous le train on en redemande ! C’est tellement pratique, une expérience différente à chaque trajet et ça nous donne l’impression de nous être acclimatés à l’Inde car on ne voit plus tous les détails que je viens de vous compter. Tut tut tut tut le train est là à bientôt pour de nouvelles aventures à Udaipur !


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