samedi 8 septembre 2012

Jodhpur l’envoûtante ville bleue

Vous vous doutez bien que nous avons mis un petit moment avant de nous remettre de nos émotions de la veille. Nous avons quand même réussi à explorer la ville et ce alors que la mousson nous collait aux baskets !

Savez-vous pourquoi Jodhpur est surnommée la ville bleue ?


La couleur bleue permet habituellement de désigner la maison d'un Brahmane (personne appartenant à la caste la plus élevée). Cette couleur permettrait en outre d'éloigner les insectes et elle fut adoptée par tous les habitants de la ville, ce qui lui donne un charme tout particulier.

Nous avons eu l'occasion de visiter le dernier palais construit par un Maharaja en Inde, l'Umaid Bhawan qui a été achevé en 1944. Il est intéressant de voir qu'aujourd'hui les descendants des derniers Maharajas occupent non plus une place politique mais une place économique très importante. A Jodhpur, ce palais a été transformé en hôtel de luxe et des maisons de très haut standing ont été édifiées par le fils du dernier Maharaja sur les terrains avoisinants. Elles se vendraient à prix d'or, un bon businessman cet héritier !

Le soir nous avons encore dégusté des plats délicieux dans un des restaurants chics de Jodhpur, je vous passe les détails mais on faisait un peu tâche avec nos habits pas lavés depuis 3 jours et nos baskets sales mais on s'est néanmoins régalé et la vue sur la ville de nuit était magique !

Le lendemain nous avons lutté encore contre la mousson une nouvelle fois mais nous avons vaincu. Nous avons visité le célèbre fort Mehrangarh qui surplombe la ville. Il y a une très belle visite guidée à faire au sein de cet édifice dont le prestige est sans égal au Rajasthan.

Nous avons ensuite pris la route d'un petit mausolée de marbre fort joli mais le ciel était tellement noir que nous avons du terminer la visite au pas de course de peur d'être trempés jusqu'aux os. La mousson n'a pas tardé à arriver...nous avons du attendre au moins 45 min abrités devant une échoppe pour que cela se calme. C'était incroyable. Une fois que l'eau ruisselante fut un peu évacuée, nous avons baladé dans un bazar vraiment authentique où tout était vraiment au Indian Price ! ça fait du bien un peu de ne pas se faire prendre tout le monde pour des pigeons :)


Alors que nous entamions l’ultime voyage de cette aventure pour retourner à Delhi, une nouvelle expérience s’offrit à nous. Une famille indienne de 7 personnes entra dans le compartiment dans lequel nous nous trouvions. Il y avait 2 fillettes, un petit bébé (seulement un mois !), la grand-mère, la mère, le père et la tante. Assis les uns en face des autres, nous nous sommes fixés pendant un petit moment sans savoir quoi nous dire à cause de la barrière linguistique. J’ai alors sorti une feuille pour faire des dessins avec une des petites filles mais ça ne l’intéressait pas. On a donc joué à cache-cache avec le rideau et j’ai eu beaucoup de succès. Comme quoi les jeux des enfants semblent universels !  Le nourrisson tenait en équilibre sur les genoux de la grand-mère, sa tête était simplement posée sur sa cuisse, elle partait donc en arrière, le pauvre bout de chou. On comprend maintenant pourquoi les indiens arrivent à dormir n’importe comment et n’importe où ! Leurs cervicales sont mises à l’épreuve depuis leur plus tendre enfance ! La grand-mère se contentait de lui mettre une serviette sur la tête pour le couper de l’air froid de la clim et basta : pas de maxi cosy, pas de sucette, pas de doudou (une couche quand même) ! Voyant qu’on les observait, la grand-mère essayait de nous parler en faisant des gestes que l’on ne comprenait pas, c’est seulement lorsque le père est arrivé que nous avons pu échanger en anglais. Elle voulait en fait savoir si on était marié et si on avait des enfants hahaha ! Le père était militaire et nous a expliqué à quel point c’était important pour lui. Il s’était engagé car il rêvait de mourir pour sa patrie car son pays lui apportait tout ce dont il avait besoin (argent, travail, nourriture…) il lui était ainsi redevable. Ce patriotisme inouï nous a paru presque insensé avec nos yeux d’occidentaux, ce le fut moins lorsqu’il nous expliqua le climat de tension qui règne entre l’Inde et ses voisins ennemis, le Pakistan et la Chine. De fil en aiguille, ils nous ont proposé de partager leur repas avec eux car la grand-mère avait cuisiné un pic nic home made. Si on a bien compris, il y avait des achards de mangue, des pommes de terre et des tomates au curry et des sortes de chapati en forme de bol. C’était tout simplement délicieux et incroyable de rencontrer des gens d’une telle hospitalité. Le père l’expliquait par le fait que si nous sommes en Inde, c’est que nous sommes intéressés par leur pays et ainsi ils doivent nous respecter et nous aider à le découvrir. Une belle philosophie à garder en mémoire pauvres occidentaux individualistes que nous sommes !

La nuit n’en fut pas meilleure pour autant mais nous avions passé un moment exceptionnel et inoubliable, comme beaucoup de choses pendant ces 15 petits jours ! Ils ont filé à une allure folle mais nous avons également l’impression que ce voyage a duré des mois ! Heureux qui comme Ulysse à fait ce long voyage…

J’ai quitté Jérôme à l’aéroport après avoir eu du mal à nous trouver un endroit pour patienter ensemble car vols internationaux et nationaux sont séparés et ce dès l’entrée dont l’accès est contrôlé par des militaires armés. Mon vol eut du retard mais tant pis comme tout le reste, on apprend à accepter l’Inde comme elle vient.

Une nouvelle page s’ouvre à présent sur Mumbai, la capitale économique du pays !

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